Les ceintures de sécurité de la banquette arrière sauvent des vies, mais elles sont moins souples et moins sophistiquées que celles des sièges avant. Les constructeurs doivent repenser la protection des passagers arrière en cas de collision frontale.

PHOTO IIHS

Des mannequins de test d'impact de l'IIHS.

C’est ce qu’affirme l’Insurance Institute for Highway Safety, annonçant du même coup qu’il développe actuellement un nouveau test d’impact frontal fait pour évaluer à la fois la protection des passagers arrière et avant.

L’IIHS, un organisme financé par les assureurs américains, a décidé d’imposer ce nouveau test après avoir décortiqué 117 dossiers de collisions ayant tué ou blessé des passagers arrière.

17 MORTS IMPLIQUANT DES BAUDRIERS RIGIDES

Après l’analyse des photos, dossiers médicaux et autopsies, ils ont trouvé un dénominateur commun pour 39 personnes : le type de blessure le plus fréquent trouvé chez 22 blessés et 17 tués (sur les 37 décès recensés dans l'étude) étaient des traumatismes à la poitrine.

L'IIHS souligne que la plupart des décès se sont produits lors d'accidents considérés comme «survivables», ce qui veut dire qu'il y avait assez d'espace autour des passagers, dans le véhicule, après la collision. Cela exclut que les victimes se soient cogné la poitrine sur les parois de la voiture, sur le dossier du siège avant ou un passager assis à côté. Autrement dit, dans la plupart des cas, le traumatisme a été causé par le baudrier (la sangle diagonale), qui a transmis directement la force de la collision frontale à la poitrine du passager arrière.

PHOTO IIHS

Les ceintures ont sans aucun doute évité des traumatismes pires encore en restreignant les mouvements des passagers sanglés durant les collisions. Mais de meilleurs baudriers auraient pu rendre ces collisions moins dramatiques.

Souvent, les passagers arrière ont subi des traumatismes à la poitrine plus graves que ceux subis par les passagers avant, souligne l'IIHS, ce qui permet de penser que les ceintures avant protègent mieux que les ceintures arrière.

LES CEINTURES AVANT SONT PLUS SOPHISTIQUÉES

Selon l’IIHS, les constructeurs ont installé ces dernières années des ceintures de sécurité plus performantes en avant. Avec ces dispositifs modernes, «dès le premier instant de la collision frontale, les ceintures de sécurité des occupants avant se serrent automatiquement, grâce à des capteurs intégrés appelés ‘‘tensiomètres d’impacts’’» note l’IIHS. «Au même instant, les coussins gonflables se déploient en une fraction de seconde (...). Les ceintures resserrées et les airbags empêchent les passagers avant d’aller donner sur le volant et la planche de bord, même si la force de la collision pousse cette structure vers l’intérieur. Pour réduire le risque de blessure, les ceintures sont munies chacune d’un limiteur de charge qui, après l’impact initial laisse dérouler une petite longueur de ceinture, pour atténuer les forces appliquées à la poitrine.» 

Pour voir le fonctionnement d'une limiteur de charge, cliquez ici.

Or, en arrière, il n’y a pas de coussin gonflable en face des passagers. Et dans la majorité des cas, les ceintures de sécurité ne sont pas munies de tensiomètres ni de limiteurs. Et comme le démontre l’étude publiée aujourd’hui par l’IIHS, un baudrier dépourvu de ces deux dispositifs peut causer des blessures au thorax.

FAIRE COMME FORD ET MERCEDES

L’IIHS propose d’intégrer des tensiomètres d’impact et des limiteurs de charge dans les ceintures arrière, comme c’est le cas en avant. Toute l'industrie automobile pourrait aussi adopter une solution déjà développée par Ford et Mercedes-Benz, qui ont commencé à installer des ceintures avec baudrier gonflable.

PHOTO FORD

Ford a commencé à installer des ceintures arrière à baudrier gonflable dans certains modèles.

Malheureusement, ce n'est pas si simple. Car il y a aussi la question des blessures à la tête. Les chercheurs de l'IIHS en ont recensé chez neuf blessés et 18 morts trouvés dans leur échantillon de 117 collisions.

PROTÉGER LE THORAX SANS METTRE LA TÊTE À RISQUE

Les chercheurs n'ont pu tirer de conclusion des accidents mortels. Mais dans plusieurs accidents non fatals, des passagers se sont cogné la tête contre l'intérieur du véhicule.

Tout changement pour réduire les forces appliquées au thorax durant les collision devra se faire sans que la tête se déplace plus vers l'avant, augmentant ainsi le risque de traumatisme crânien, note l'IIHS. Les constructeurs pourraient trouver une façon d’installer des coussins gonflables se déployant du plafond pour protéger les passagers arrière, note l’IIHS, sans les suggérer spécifiquement.

«Nous ne prescrivons aucune solution spécifique pour les sièges arrière. Nous pensons que notre test d’impact évaluant la protection des passagers arrière incitera les constructeurs à trouver quelle combinaison de technologies fonctionne le mieux.»

Pour lire l'étude publiée par l'IIHS sur les blessures et décès survenus sur les places arrière, cliquez ici.