(New York) Les constructeurs automobiles américains dévissaient vendredi à Wall Street après que Donald Trump eut pris les marchés par surprise et menacé d’imposer des tarifs douaniers supplémentaires de 5 % sur les biens mexicains comme mesure de rétorsion au problème d’immigration clandestine.

Un peu avant midi, GM était en baisse de 4,5 %, Fiat-Chrysler abandonnait, de 4,7 % et Ford, de 2,8 %. Ces trois constructeurs importent des véhicules et des pièces automobiles du Mexique aux États-Unis.

PHOTO D'ARCHIVES ALEXANDER PANETTA, PRESSE CANADIENNE

Le directeur François Ouellet montre des produits fabriqués à l'usine de pièces automobiles d'Exo-S à San Juan Del Rio, au Mexique, en septembre 2017.

« Les grands constructeurs automobile vont bien évidemment ressentir un impact financier de ces tarifs douaniers et des incertitudes qu’ils génèrent car la plupart d’entre eux importe du Mexique une partie significative des véhicules vendus aux États-Unis », estiment les analystes de la banque Deutsche Bank.

Les trois géants de Détroit ont investi des milliards de dollars au Mexique aussi bien dans des sites de production que dans des chaînes de fournisseurs et de sous-traitants.

Véhicules hechos en Mexico

Ainsi, GM assemble au Mexique les Chevrolet Cruze, Blazer, Equinox, Trax et Silverado, ainsi que les GMC Terrain et Sierra. FCA y fabrique la Dodge Journey, la Fiat 500 et le Jeep Compass. Ford y construit la Fusion et la MKZ (deux modèles qui seront bientôt éliminés).

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L'entrée principale de l'usine GM de Villa de Reyes, près de San Luis Potosi, au Mexique.

GM et Fiat-Chrysler importent du Mexique 29 % et 24 % respectivement des pièces de leurs voitures et surtout des pickups, particulièrement rentables, fait valoir Deutsche Bank.

Quant à Ford, 17 % de ses véhicules vendus aux États-Unis ont été produits au Mexique, contre 18 % pour Fiat-Chrysler et 13 % pour GM.

Les experts de JPMorgan estiment que les constructeurs pourront en théorie faire passer sur les consommateurs ces probables taxes douanières supplémentaires, mais que cela sera peut-être difficile car certains groupes automobiles ne seront pas touchés par ces hausses.

PHOTO MANDEL NGAN, AFP

Le président Donald Trump exécutant une de ses célèbres gestuelles durant son annonce de la nouvelle politique d'immigration le 16 mai dernier.

« Les constructeurs affectés vont avoir du mal à faire tout supporter aux consommateurs sous peine de perdre des parts de marché », estiment-ils.

Des tarifs douaniers de 5 % de plus sur les biens mexicains pourront par ailleurs peser sur les ventes de voitures américaines déjà en plein ralentissement depuis le début de l’année, selon JPMorgan Chase.