Splendide route panoramique, la « 155 », qui ondule au rythme de la rivière Saint-Maurice, est le chemin idéal à emprunter pour un road trip durant lequel on dévore le paysage autant que le bitume.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

La route 155 calque ses courbes sur celles de la rivière Saint-Maurice.

Guidé par le Saint-Maurice

La grande région de Montréal et ses artères en permanence bouchées s’effacent peu à peu de notre mémoire. C’est l’occasion d’aller voir de plus près cette route que l’on ne fait souvent que traverser vite fait l’hiver et qui ne sourit vraiment qu’à la belle saison.

À peine une demi-heure de route, en se dirigeant vers l’est sur l’autoroute 40, et l’on est déjà loin des rumeurs de la ville.

Pour éviter un – autre – barrage de cônes orange qui se profile à l’horizon, nous empruntons la sortie 174 (Yamachiche) pour nous diriger vers la route 153 bordée de terres maraîchères. Un couple de motocyclistes nous conduit, via la route 55 Nord à Shawinigan, où une traînée de cônes orange tout neufs font le pied de grue en attendant la fin des travaux. À l’horizon se profilent, à l’étroit, la fameuse route 155 et son environnement naturel exceptionnel qui offre un confort de conduite autorisant le regard (des passagers surtout) à vagabonder. Chaque virage offre des perspectives différentes et rappellera à ceux qui y ont séjourné la Suède ou la Norvège avec ses monts et falaises tapissés de feuillus et de conifères. La route 155, elle, calque ses courbes sur celles de la rivière Saint-Maurice qui ondule violemment à ses côtés.

Avec ses courbes et contrecourbes ondoyantes, rarement aveugles, la « 155 » correspond exactement à la définition que l’on se fait d’une route panoramique.

Sans être lisse comme un galet, la chaussée, lézardée par endroits, ne comporte aucun nid-de-poule lors de notre passage et permet d’appliquer une règle élémentaire de la conduite automobile : regarder au loin. Le paysage nous y incite aussi avec ses rondeurs, ses grosses collines et ses caps érodés, à travers lesquels la 155 trace sa route.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Vue sur la rivière Saint-Maurice, à Grandes-Piles

Haltes touristiques

Progressant au milieu de paysages à la topographie surprenante – pour un citadin, s’entend –, la route 155 fait défiler à travers le pare-brise plusieurs villes et villages. Quelques attractions touristiques aussi. Retenons le Village du bûcheron situé à Grandes-Piles. Celui-ci, comme son nom l’indique, retrace la vie des bûcherons au XIXe siècle et la contribution apportée par l’industrie forestière à l’économie et au développement du Québec.

Cet arrêt permet également de se sustenter à la Cookerie (oui, la cuisine), ou encore de prendre part à d’autres activités telles qu’une croisière sur l’eau verte profonde du Saint-Maurice.

On reprend la route pour faire une halte à Saint-Roch-de-Mékinac, à l’Hébergement de la montagne St-Roch. Un site atypique qui, avec ses tipis et son saloon, fait « la joie de plusieurs touristes européens et des familles d’ici », dit le maître des lieux, Michel Fortin.

Ce tronçon de route de quelque 130 km permet aisément d’anticiper et généralement de maintenir un rythme de conduite agréable, sauf sur quelques remontées plus abruptes qui nécessitent d’avoir une bonne erre d’aller pour rejoindre le plateau, au risque de faire rugir la mécanique et les engrenages de la boîte de vitesse. Les meilleurs jours pour s’y rendre : le vendredi et le samedi. Les convois de semi-remorques affectés au transport des billes de bois y sont beaucoup moins nombreux. « Vous pourriez vous étendre sur la chaussée et dormir, tellement c’est tranquille », assure un résidant. Ayons tout de même un œil ouvert.

On laisse ces étendues sauvages derrière soi avec l’envie d'y retourner à l’automne. La route 155 n’en sera que plus belle avec ses feuillages couleur incendie.

PHOTO ÉRIC LEFRANÇOIS, COLLABORATION SPÉCIALE

Le Mitsubishi Eclipse Cross

La route en kaléidoscope

Sur une route panoramique, optons pour le véhicule auquel ce qualificatif colle le mieux : le Mitsubishi Eclipse Cross. Avec sa surface vitrée importante – le hayon a l’originalité de comporter une paire de lunettes –, sans oublier son toit ouvrant, cet utilitaire est en outre en mesure, sans artifice ou support, de faire monter nos vélos à bord. Les 1382 L d’espace – une fois les dossiers de la banquette repliés – ont également permis d’apporter le pique-nique…

Étonnamment vif pour sa cylindrée, le moteur de 1,5 L suralimenté n’a aucune peine à gravir les dénivelés parfois rencontrés sur cette route. En ces occasions, la boîte automatique à variation continue (CVT) « mouline » plus qu’à l’accoutumée, mais il suffit de passer en mode manuel – les palettes au volant ont la taille de celles que l’on retrouve sur les Maserati – pour réduire le niveau sonore et mieux profiter de l’allonge de ce petit moteur à la consommation raisonnable (7,3 L/100 km), mais au souffle court.

Malgré la force du vent qui soufflait le jour de notre passage, l’Eclipse Cross est demeuré imperturbable.

La tenue de cap est sans histoire et le confort général, appréciable. On trouvera à redire toutefois à l’insonorisation perfectible de la caisse (surtout dans sa partie arrière), au manque de support des sièges dans le cadre d’une longue randonnée et à une direction légère qui ne communique pas suffisamment le travail des roues avant. Ce dernier point se corrige en optant pour des pneumatiques de meilleure qualité que ceux proposés d’origine. Le silence de roulement pourrait également bénéficier de ce changement. Une somme qui s’ajoute à un véhicule déjà vendu cher.

Mitsubishi Eclipse Cross Prix : à compter de 27 998 $