La route 132 ne présente aucun défi particulier pour qui aime la conduite. Ici, entre Beaumont et Kamouraska, les courbes se négocient aisément, sans mérite aucun, et semblent seulement exister pour venir briser la monotonie des lignes droites.

En revanche, la route 132 fournit l’occasion d’aller voir de plus près des régions que l’on ne fait souvent que traverser vite fait par les autoroutes. Des coins de campagne et de belles boutiques qui ne sourient vraiment qu’à la belle saison. Et, comme partout au Québec, le patrimoine y est omniprésent. Églises, musées, avec en prime le Fleuve qui suit à distance notre progression vers Kamouraska.

Tant de choses à voir

Il y a bien des choses à faire, mais surtout à voir sur cette route qui emprunte le chemin des écoliers. Notre aventure débute à Beaumont, où l’on découvre l’église Saint-Étienne classée monument patrimonial et dont la construction remonte au début du XVIIIe siècle.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Des maisons au bord du fleuve à Rivière-Ouelle

Pour calmer le gargouillement de notre estomac, faisons une petite pause à Berthier-sur-Mer, au Casse-croûte du Capitaine derrière lequel le fleuve se donne en spectacle.

Plus que la route, ce sont les petits motels sympathiques, les galeries d’artisans, les boutiques spécialisées qui détournent le plus souvent notre regard.

Un musée de la moto

À Saint-Jean-Port-Joli, on découvre avec enchantement un musée consacré à la moto (L’Épopée de la moto) à faire saliver notre collègue Bertrand Gahel. Le prix d’entrée, fixé à 10 $, vaut absolument que l’on s’y arrête.

Les pneumatiques de l’auto n’ont pas eu le temps de s’échauffer qu’un autre lieu invite à un arrêt : Le Moule à sucre. Avec son jardin biologique composé de plantes médicinales et savamment structurées, il représente une fête des sens. Et il y a la boutique où il a été possible d’acheter d’anciennes (et authentiques) plaques d’immatriculation du Québec. Un voyage dans le temps.

Églises, musées, restos et petites boutiques : la route 132, de Beaumont à Kamouraska, regorge de surprises et de patrimoine avec, comme trame de fond, l’immensité du fleuve.

La route 132 invite aussi à prendre quelques détours où la route serpente et se fait plus étroite. À Rivière-Ouelle, par exemple, où un arrêt à la Chapelle du quai s’impose. Là, pour peu que le brouillard ne l’enveloppe pas complètement, vous aurez l’impression de vous tremper (au sens figuré) les doigts de pied dans l’eau tout en fixant du regard l’immensité des montagnes de Charlevoix. La Chapelle du quai permet aussi de prendre un café et un léger goûter tout en découvrant l’exposition olfactive créée par la parfumeuse Isabelle Michaud.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Un paysage dans la région de Kamouraska

On regagne la route 132 en parcourant les coteaux agricoles de la région qui invitent à ralentir la cadence, à descendre les glaces de l’auto pour mieux s’imprégner des odeurs des champs et des couleurs des maisons plantées dans ce décor sans pareil.

Tête d'allumette et Foin de mer

Notre virée s’achève à Saint-André, à quelques kilomètres de Kamouraska, où, au détour d’une courbe, se tient bien droite une maison centenaire. Il s’agit de la Tête d’allumette, un pub charmant dont la terrasse extérieure (pour les plus frileux, des couvertures sont offertes) donne un (autre) poste d’observation privilégié du fleuve qui coule à nos pieds. Magique et ressourçant !

Après avoir goûté aux bières locales, le moment est venu de rebrousser chemin vers l’auberge Foin de mer de Kamouraska, qui offre encore une fois une vue imprenable sur le fleuve endormi. Le lendemain matin, retour vers la maison, non sans avoir fait un arrêt à la Boulangerie Niemand, au cœur du village et à quelques pas de marche du musée régional.