Il y aura seulement deux constructeurs étrangers au Salon de l'auto de Tokyo. Voilà un autre signe confirmant le doute croissant de l'utilité des grands salons de l'auto comme tremplins des nouveaux modèles.

Grâce à l'internet, les constructeurs peuvent faire ça moins cher eux-mêmes et à des moments où l'attention du consommateur n'est pas sollicitée par d'autres dévoilements.

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Le président de Honda, Takahiro Hachigo, présentant la Sports EV Concept en 2017.

L'automne prochain, les deux seuls grands constructeurs étrangers présents à Tokyo seront Mercedes et Renault, rapporte l'agence de presse Bloomberg.

À la mi-juillet, le prestigieux Salon de l'auto de Francfort, en Allemagne, a révélé que la liste des absents comprenait l'ensemble franco-japonais Renault-Nissan-Mitsubishi, le japonais Toyota et l'américain General Motors (GM), de même que l'italo-américain Fiat-Chrysler (y compris Alfa Romeo et Jeep) ainsi que le français PSA, représenté uniquement par son label allemand Opel, alors que ses marques françaises Peugeot, Citroën et DS ne seront pas exposées.

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Carlos Ghosn, l'ex-président de Nissan, n'y sera pas, pour des raisons évidentes.

En vérité, le déclin du salon de Tokyo a commencé avant le désenchantement actuel des constructeurs. La fermeture historique du marché japonais aux importations, combinée à l'expansion du marché chinois, avait poussé dès le début des années 2000 les constructeurs à déplacer vers Pékin et Shanghaï leur grand rassemblement annuel en Asie. Les Américains n'y sont pas venus depuis la crise financière de 2008-2009 et la présence des européens est assez rare.

Un représentant de Volkswagen interrogé par Bloomberg a indiqué que le groupe allemand n'a aucun nouveau modèle à dévoiler sur le marché japonais cette année, mais n'exclut pas de revenir à Tokyo dans l'avenir. Un porte-parole de BMW a indiqué que le constructeur bavarois va tenir son propre événement au Japon, sans exposer de modèle au salon.