(Washington) Donald Trump s’en est pris mercredi aux constructeurs automobiles qui ont ignoré ses avances et préféré conclure un accord avec la Californie sur des futures normes d’émission plus sévères.

L’agence de protection de l’environnement de l’administration Trump a prévu d’assouplir les normes actuelles, au moment où la Californie, qui applique déjà les règles les plus restrictives en termes d’émissions automobiles, veut elle aller encore plus loin.

Plusieurs grands constructeurs (Ford, Honda, Volkswagen et BMW) ont décidé le mois dernier de conclure un accord avec l’État du sud-ouest américain et d’autres sont en passe de les rejoindre, ce qui met le président en colère.  

Depuis mercredi matin, il fulmine sur Twitter : « Ma proposition aux constructeurs automobiles politiquement corrects ferait baisser le prix moyen d’une voiture de plus de 3000 $, tout en rendant les voitures plus sûres. Les moteurs tourneraient mieux. Très peu d’impact pour l’environnement ! Dirigeants insensés ».

À son retour d’une collecte de fonds, il a invoqué les fondateurs de Ford et de General Motors, qui « se retournent » dans leur tombe « devant la faiblesse des dirigeants actuels des constructeurs automobiles qui sont prêts à dépenser plus pour une voiture moins sûre et moins bonne et qui coûtera 3000 $ de plus par consommateurs. C’est fou ! ».

Il accuse la Californie de vouloir mener les groupes automobiles « à la ruine ».  

Selon le New York Times, Mercedes-Benz est prêt à se joindre à la coalition, avec un autre grand constructeur pour le moment anonyme. Si on se base sur les tweets du président, il pourrait s’agir de General Motors.  

Toyota, Fiat Chrysler et General Motors ont été convoqués le mois dernier à la Maison-Blanche, où un conseiller leur a demandé de se montrer solidaires avec le président, rapporte le quotidien new-yorkais.

L’objectif des constructeurs, qui représentent environ 30 % des ventes de véhicules neufs aux États-Unis, est d’avoir de la visibilité sur plusieurs années pour les normes CO2 sur le marché américain, alors qu’une bataille judiciaire se profile entre le gouvernement Trump et les États, comme la Californie, qui veulent conserver les objectifs ambitieux fixés par Barack Obama.

Donald Trump a proposé en août 2018 d’annuler la réglementation adoptée sous son prédécesseur pour la période 2017-2025, qui représentait l’un des grands piliers du plan climatique Obama. À la place, les normes seraient gelées au niveau de 2020 jusqu’en 2026.

Les normes Obama visaient à atteindre une consommation moyenne équivalente à environ 4,7 litres par 100 kilomètres pour les modèles neufs de 2025. L’administration Trump a proposé de rester au niveau actuel, soit environ 6,3 litres aux 100 km.

L’accord californien est une version adoucie du plan Obama : les constructeurs gagnent une année de plus pour atteindre l’objectif initial, de 2025 à 2026, et auraient plus de flexibilité pour réduire d’année en année leurs émissions de gaz à effet de serre (-3,7 % par an pendant cinq ans, au lieu de-4,7 % par an pendant quatre ans).