(Los Angeles) Les autorités californiennes se sont engagées mardi à défendre bec et ongles leurs normes sur les émissions de gaz à effet de serre des automobiles, que le gouvernement fédéral du président américain Donald Trump s’apprête à supprimer pour imposer une réglementation nationale unique bien moins exigeante.

Bastion démocrate, la Californie se veut un des États américains les plus à la pointe dans la lutte contre la pollution et le réchauffement climatique. Depuis des décennies elle a adopté ses propres critères en matière de pollution automobile.

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Le président Donald Trump veut retirer à la Californie le pouvoir de fixer ses propres normes de pollution automobile. Plusieurs États ont adopté les mêmes normes, tout comme le Québec, en 2010. Ci-haut, des véhicules roulent sur l'autoroute 101 de Los Angeles hier.

Elle a même récemment annoncé avoir conclu des accords avec quatre grands constructeurs automobiles (Ford, BMW, Volkswagen et Honda) visant à réduire volontairement les émissions de gaz à effet de serre de leurs véhicules au-delà des objectifs nationaux.

Un accord que l’agence fédérale de l’Environnement (EPA) et le département des Transports (DoT) ont jugé « illégal et invalide » et sur lequel le ministère américain de la Justice a ouvert une enquête.

Selon plusieurs médias américains, l’Agence de l’environnement doit annoncer mercredi que le régulateur californien n’est plus autorisé à se substituer aux agences fédérales pour édicter des normes en matière d’émissions automobiles.

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Un épisode de smog à San Miguel, en Californie.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, s’est aussitôt rebiffé contre ce qu’il a qualifié de « vendetta politique » de la part du président.

« La Californie n’attendra jamais la permission de Washington pour protéger la santé et la sécurité des enfants et des familles », affirme-t-il dans un communiqué, mettant en garde contre les « conséquences dévastatrices » du changement voulu par le gouvernement fédéral.

Pour le procureur général de Californie, Xavier Becerra, les normes actuellement en vigueur dans l’État sont viables et bénéfiques. « Il est temps d’enlever vos œillères, président Trump, et de reconnaître que la seule personne qui se mette en travers du progrès, c’est vous », a-t-il réagi.

Selon lui, le gouvernement n’a « aucune raison et aucune autorité » pour retirer ses prérogatives à la Californie.

Depuis l’élection de Donald Trump en 2016, le gouvernement américain a modifié plus de 80 textes ayant trait à la santé humaine ou l’environnement en invoquant l’économie, les intérêts des entreprises ou le pouvoir d’achat des citoyens.

Dans une majorité des cas, la Californie, souvent aux côtés d’autres États américains, a contesté ces mesures devant les tribunaux.