(Montréal) Avis aux automobilistes qui n’ont pas encore posé leurs pneus d’hiver : le Québec devrait connaître sa première tempête de neige en début de semaine.

L’obligation de munir son véhicule de pneus d’hiver a été devancée de deux semaines au Québec, soit au 1er décembre pour une période qui s’étend jusqu’au 15 mars.

« On comprend que la date du 1er décembre pour les pneus d’hiver obligatoire, c’est une date légale, rappelle Pierre-Olivier Fortin, porte-parole du CAA-Québec. Tout ce que ça veut dire, c’est que la police peut vous donner une contravention à partir du 1er décembre si vous n’avez pas vos pneus d’hiver. Ça ne veut pas dire que c’est la date idéale pour les mettre. Il faut se fier au gros bon sens si on veut assurer notre sécurité routière, ça devrait être fait à la mi-novembre pour tout le monde. »

Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, il faudrait y songer rapidement puisqu’une première bordée de neige pourrait compliquer le retour à la maison des automobilistes dès lundi en fin d’après-midi dans le sud de la province ainsi que la grande région de Montréal et s’intensifier au cours de la journée de mardi.

« Je rappelle qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre dans les garages, souligne M. Fortin. Il faut s’y prendre d’avance et ça commence à presser, comme on dit. Idéalement, il faut planifier les pneus d’hiver quand ce sont les feuilles qui tombent et non la neige. »

Choisir le bon pneu d'hiver

Au Québec, les pneus doivent avoir un pictogramme pour certifier qu’il s’agit d’un pneu conçu pour la conduite hivernale, mais au CAA-Québec, on demande aux consommateurs d’être prudents face aux différents produits qui se retrouvent sur le marché, mais qui ne sont pas nécessairement adaptés à l’hiver québécois.

« Attention avec le logo ! Tout ce que le pictogramme va nous dire, c’est qu’il s’agit d’un pneu d’hiver qui est certifié. Est-ce que ça veut dire que c’est un bon pneu d’hiver ? Est-ce que ça veut dire que c’est un pneu qui est adapté à nos besoins ? Pas nécessairement », prévient M. Fortin.

Il conseille d’ailleurs aux gens de se fier aux conseils des spécialistes, que ce soit auprès de son garagiste de confiance ou auprès des services-conseils du CAA-Québec qui sont gratuits pour ses membres.

« Si on doit circuler sur les routes de campagne plus souvent, on va aller chercher un pneu à neige qui est agile dans la neige profonde. Si on est en ville, on a besoin d’un pneu qui a une bonne adhérence sur la neige et la glace. C’est un petit peu plus cher, mais on a besoin d’avoir une bonne traction sur la glace vive, sur la glace noire, les viaducs et tout ça. »

Première tempête de neige

La première tempête hivernale devrait surtout laisser sa trace à l’extérieur de la métropole, explique pour sa part le météorologue Alexandre Parent, d’Environnement et Changement climatique Canada.

« Ça peut toucher Montréal, mais disons que les régions plus au sud ont la plus forte probabilité d’avoir des quantités de neige importantes parce que la dépression va glisser le long de la côte est américaine. Donc, ces régions étant plus près du système, des quantités de précipitations plus importantes sont attendues. »

« L’Estrie, le centre du Québec et l’est du Québec, soit le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et la Côte-Nord, n’y échapperont pas non plus, mais l’intensité reste à voir, » dit-il.

Pour le moment, Environnement Canada prévoit de 10 à 15 centimètres de neige sur le sud et le centre du Québec et possiblement davantage sur l’Estrie, la Beauce et l’Est québécois. La neige sera accompagnée de vents forts, particulièrement sur le centre et l’est du Québec, ce qui rendra les déplacements difficiles.

« Les impacts devraient être principalement mardi, avec de la neige en importance, des vents forts et potentiellement de la poudrerie avec tout ça », ajoute M. Parent.

Le yoyo de Dame nature : de l’automne à l’hiver… à l’automne !

Toutefois, il pourrait s’agir que d’un simple avant-goût de l’hiver puisque Dame Nature serait tentée de jouer au yoyo, précise le météorologue.

« On est dans un régime hivernal pour la dizaine de jours à venir. Par contre, après le 20 novembre, la grande majorité des modèles nous ramènent à des températures plus près des normales et même au-dessus. On pourrait donc avoir un retour de l’automne, si je peux m’exprimer ainsi, à la fin du mois de novembre, avec un mercure qui pourrait retourner autour de 7 ou 8 degrés Celsius le jour. »

Entre-temps, le Québec devrait connaître un bon refroidissement, avec une température d’environ moins 15 degrés Celsius la nuit, avec le facteur éolien.

Quant à savoir quel genre d’hiver on aura, il faudra toutefois attendre encore un peu pour avoir une bonne idée.

« Il va probablement falloir attendre la fin du mois de novembre », affirme M. Parent expliquant qu’aucune tendance claire ne se démarque pour l’instant, sauf une.

« Présentement, ce qu’on surveille c’est cette masse d’eau plus chaude sur le nord-est du Pacifique, le long de la côte de la Colombie-Britannique. Parfois, ça va influencer la circulation générale de l’atmosphère, ce qui pourrait nous amener de l’air un peu plus froid lorsqu’on regarde les épisodes dans le passé. »