(Gimili, Manitoba) « À Winnipeg, les nuits sont longues… », chantait Pierre Lalonde, mais les journées sont courtes. Surtout en cette période de l’année où l’Académie AMG, antenne sportive de Mercedes-Benz, érige son château de glace aux abords du lac Winnipeg pour initier, en toute sécurité, ses clients (actuels et futurs) à la conduite hivernale sous les regards impassibles de pêcheurs emmitouflés dans leurs cabanes de fortune.

Faire découvrir à des clients actuels ou futurs des circuits automobiles, mais aussi des lacs gelés, c’est le but du programme de l’Académie AMG. Année après année, il rassemble des centaines de stagiaires à l’occasion de rencontres organisées aux quatre coins du monde. Le Canada se distingue pour être le seul endroit dans le monde où l’Académie se produit hiver comme été.

L’objectif, bien entendu, est de vanter les qualités intrinsèques des produits de la marque, mais aussi de permettre de « sentir » les limites de leur comportement sur neige ou sur glace. Les consignes sont claires : jamais de coup de volant, d’accélerateur ou de frein brusque. Et puis regarder loin, là où on veut aller. La fin de l’exercice se transforme en partie de drift débridée : voiture en travers, on joue avec le volant, la voiture mitraillée de neige et de glace sur le côté. D’un violent coup de volant, on déséquilibre l’auto dont les aides à la conduite ont été partiellement désactivées. D’un petit coup de frein, on fait glisser l’arrière tout en ramenant le volant en position droite, puis on réaccélère, pour induire un mouvement de pendule, dans le but de valser d’un virage à l’autre.

Le métier commence à rentrer : les Mercedes dansent, glissent, envoient des gerbes de neige. Elles sortent de la route aussi parfois. La formation offerte ne vise pas à former un nouveau Sébastien Loeb ou Sébastien Ogier (champions de rallye), elle s’intéresse d’abord à familiariser la clientèle de la marque sur le potentiel de ses produits, mais, surtout, à faire de ses élèves des conducteurs plus compétents, capables d’exploiter au mieux les technologies nouvelles.

Alors que l’automobile innove sans cesse, la formation des conducteurs, elle, ne cesse de piétiner. Les constructeurs l’ont depuis longtemps compris en proposant, au cours des trois dernières décennies, des dispositifs de plus en plus sophistiqués destinés à pallier nos faiblesses (nos incompétences, diront certains) et même, à la limite, à endormir la méfiance légitime qui doit nous habiter chaque fois que nous prenons le volant.

À l’Académie AMG, on tient un autre discours et démonstration fut faite que même au volant d’un véhicule bardé d’électronique, l’automobiliste demeure le seul maître à bord.

Ce type d’apprentissage permet, dans un environnement sécuritaire, de prendre conscience que nous ne sommes pas assis toujours correctement, que nous ne positionnons pas nos mains aux bons endroits sur le volant, que nous ne regardons jamais assez loin ou que nous ne martyrisons pas assez la pédale de frein en cas d’urgence.

Et contrairement aux présomptions de certains, la formation que l’on y enseigne trouve écho dans la conduite de tous les jours. Elle permet aussi de nous exposer à des situations d’urgence qui sont souvent évoquées, mais jamais abordées dans le cadre de la formation pratique au permis de conduire.

Évidemment, le prix est assez élevé (frais d’inscription et de déplacement). La même chose s’applique aussi à la formation offerte, au Québec, par la firme Porsche (Porsche Ice Experience).

Vous n’avez pas le budget ? Il existe d’autres solutions plus économiques. Mécaglisse, par exemple, à Notre-Dame-de-la-Merci, qui propose plusieurs formations allant de la conduite hivernale préventive à l’expérience ultime sur glace. 

L’ancien coureur automobile Claude Bourbonnais propose également une formation similaire dans la grande région de Montréal.