(Edmonton) Des policiers à travers le pays disent avoir traité plus de plaintes et donné plus de contraventions pour excès de vitesse cette année dans les rues et autoroutes, moins achalandées en temps de pandémie.

À Edmonton, les forces policières observent plus particulièrement une hausse des cas d’excès de vitesse extrêmes.

« Certains conducteurs d’Edmonton semblent penser que le trafic réduit est une excuse pour faire de la vitesse. Mais en fait, la vitesse est un facteur de risque clé dans les collisions », a rappelé le sergent Kerry Bates, plus tôt ce printemps.

« Plus un véhicule roule vite, plus les risques de blessures ou de décès en cas de collision sont grands », a insisté le sergent, du service de police de la capitale albertaine.

Sur une période de deux semaines, les agents de circulation ont remis plus d’une dizaine de contraventions à des conducteurs qui roulaient à plus de 40 km/h au-dessus de la limite de vitesse permise.

Deux d’entre eux roulaient à 100 km/h et 110 km/h à côté d’un véhicule de police avec ses phares allumés — une situation où ils auraient dû ralentir à 60 km/h. Un troisième conducteur a filé à 119 km/h dans une zone de construction avec des travailleurs, où la limite permise était de 50 km/h.

D’autres cas ont été rapportés au cours des mois d’avril et de mai.

À Cochrane, dans le sud de l’Alberta, la Gendarmier royale du Canada (GRC) a intercepté deux conducteurs qui circulaient à 199 km/h dans une zone de 110 km/h. Les deux hommes dans la vingtaine font face à des accusations d’excès de vitesse.

En Saskatchewan, des agents ont également accusé des conducteurs d’excès de vitesse, en plus de saisir leur véhicule.

Du côté du Manitoba, la GRC rapporte une baisse du trafic, mais des vitesses plus élevées.

Près de Selkirk, au Manitoba, le mois dernier, des agents observaient des motocyclistes se déplaçant à grande vitesse lorsque l’un d’entre eux a commencé à se détacher du groupe. Le radar a indiqué qu’il atteignait 178 km/h dans une zone de 80 km/h, rapporte-t-on.

Le motocycliste en cause, un quinquagénaire de Winnipeg, a été accusé de vitesse excessive et conduite dangereuse. Un officier lui a également remis un avis de révision de son permis de conduire.

Le même agent a ensuite repéré un véhicule circulant à 150 km/h dans la même zone. Une adolescente de 17 ans a été accusée de vitesse excessive et devra également subir une révision de son permis.

Au cours du dernier mois, plusieurs corps policiers ont commencé à sévir contre les infractions de la route.

En Alberta, en mai, les agents de la GRC, qui lancent souvent de telles opérations pendant les longs weekends, ont concentré leurs efforts sur les cas d’excès de vitesse, de distraction au volant et de facultés affaiblies. En une semaine, ils ont délivré 1700 contraventions pour excès de vitesse et 50 contraventions pour distraction au volant partout dans la province.

En Ontario, la police régionale de York a accusé une trentaine de conducteurs et saisi leur véhicule durant le long weekend de mai, après qu’ils eurent été surpris en train de rouler à plus de 50 km/h au-dessus de la limite de vitesse.

La police régionale de Peel a même lancé un programme de sensibilisation après avoir constaté une augmentation des courses de rue.

À Edmonton, la police s’attaquera dans les prochaines semaines au bruit et à la vitesse, qui vont souvent de pair, affirme le sergent Bates. Depuis le début de l’année, les plaintes reliées au bruit ont augmenté — probablement parce que les personnes travaillant à domicile le remarquent davantage — et les excès de vitesse sont en hausse d’environ 20 % en moyenne, précise-t-il.

Au Québec, le Service de police de la Ville de Montréal et la Sûreté du Québec n’avaient pas encore de statistique à fournir à ce sujet, samedi.