Le ministre allemand des Transports a annoncé mardi la création d'un organisme chargé de mesurer la consommation et les émissions polluantes des véhicules pour combler les lacunes actuelles, presque deux ans après le dieselgate.

Cet institut doit être mis sur pied d'ici la fin de l'année afin d'offrir «plus de transparence» aux conducteurs, décontenancés par la différence flagrante entre les résultats des tests de mesure effectués pour autoriser un modèle à la vente, et les valeurs relevées en situation réelle de conduite, a expliqué Alexander Dobrindt lors d'une conférence de presse à Berlin.

L'industrie automobile financera cet organisme, qui disposera d'une enveloppe annuelle de deux millions d'euros, a indiqué M. Dobrindt. Il s'agira de passer au crible les émissions d'oxyde d'azote (NOx) et de dioxyde de carbone (CO2), ainsi que la consommation de carburant d'environ 70 modèles par an lancés sur le marché allemand.

Ce dispositif doit compléter les tests standards effectués par l'office fédéral de l'automobile KBA. Ces examens en laboratoire, identiques dans toute l'Europe, ont été remis en cause après la révélation de la tricherie massive du groupe allemand Volkswagen pour faire paraître ses véhicules diesel moins polluants qu'ils n'étaient en réalité lors des tests.

Cette tricherie de grande ampleur, qui a entaché l'industrie automobile dans son ensemble, reposait sur un logiciel capable de reconnaître quand le véhicule était testé.

De nouvelles normes européennes, combinant un cycle d'homologation plus représentatif, le WLTP, et des tests en conditions réelles d'utilisation (RDE), doivent entrer en vigueur en septembre prochain.

Cela va réduire les écarts entre les valeurs en laboratoire et les valeurs réelles d'émissions mais pas les éliminer complètement, a estimé dans un communiqué la fédération allemande de l'automobile VDA. D'où l'idée de créer un institut dédié, qui donnera aux clients une fourchette des émissions et de la consommation de leurs véhicules en tenant compte d'éléments tels que le style de conduite ou l'utilisation de la climatisation.

Le ministre des Transports a également dévoilé les résultats partiels d'une série de tests portant sur 29 modèles commercialisés en Allemagne et ayant présenté des valeurs d'émissions de CO2 anormales lors d'une vérification sur les émissions de NOx dans le sillage du dieselgate.

Sur les 19 véhicules de marque allemande ou homologués en Allemagne, deux présentent des valeurs trop élevées: une Opel Zafira dotée d'un moteur 1,6 litre et une Smart Fortwo, deux modèles qui ne sont plus produits. Opel a annoncé au magazine allemand Wirtschaftswoche le rappel de 3800 voitures en Allemagne.