La justice allemande a resserré sur trois cadres intermédiaires son enquête visant à établir les responsabilités au sein de l'équipementier automobile Bosch dans la manipulation des moteurs diesel de Volkswagen.Bosch a fourni à Volkswagen des composants du logiciel tricheur ayant servi à faire paraître les voitures diesel de Volkswagen moins polluantes qu'elles ne l'étaient en réalité.

«Nous avons ouvert une enquête contre trois salariés de Bosch soupçonnés de complicité de fraude en lien avec la possible manipulation des émissions polluantes de véhicules Volkswagen», a déclaré un porte-parole du tribunal de Stuttgart, confirmant des informations du magazine économique Wirtschaftswoche.

Trois cadres intermédiaires

Il s'agit de personnes encadrant des équipes chez Bosch. Un de ces trois gestionnaires, placé plus haut que les deux autres dans la hiérarchie, appartient à un échelon moyen de la direction, a précisé le porte-parole, qui ne donne pas de noms. 

Jusqu'ici, l'enquête du parquet était dirigée contre des salariés non identifiés. C'est la première fois que le tribunal indique à quel niveau hiérarchique évoluent les personnes visées par l'enquête.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Bosch a refusé de répondre aux questions visant les collaborateurs du groupe, tout en faisant valoir la présomption d'innocence et en répétant coopérer avec les autorités compétentes.

«Les investigations du parquet ainsi que notre enquête interne se poursuivent. Les faits sont en train d'être éclaircis», a-t-il souligné. «Nous ne souhaitons pas spéculer sur l'issue des investigations».

Dans une autre enquête, ouverte en mars et portant cette fois sur une fraude présumée de salariés du constructeur Daimler sur les émissions polluantes, le parquet de Stuttgart s'intéresse également à des salariés de Bosch, toutefois pas encore identifiés.

Bosch : un fournisseur omniprésent dans l'automobile

Plus grand équipementier automobile mondial, Bosch est un fournisseur privilégié des grands noms allemands du secteur.

En septembre 2015, le groupe Volkswagen, qui compte dans son escarcelle douze marques dont Audi et Seat, avait reconnu avoir installé sur 11 millions de véhicules dans le monde un logiciel lui permettant de tricher sur les émissions de ses véhicules diesel lors des contrôles pour les faire paraître plus propres qu'ils n'étaient en réalité.

Bosch a jusqu'à présent seulement reconnu avoir fourni à Volkswagen des composants du logiciel. Peu après l'éclatement du scandale, l'équipementier et fabricant d'électroménager avait lancé une enquête interne, qui n'est pas encore achevée.

Le groupe de Stuttgart a accepté en février de verser plus de 300 millions de dollars de dédommagement à des plaignants américains dans cette affaire du dieselgate, toutefois sans admettre sa culpabilité.