Les autorités règlementaires du Colorado ont imposé à Uber une amende de 8,9 millions US au terme d'une enquête ayant révélé qu'une soixantaine de ses chauffeurs avaient été engagés même s'ils avaient à leurs dossiers des crimes ou de graves infractions au code de la route.

La Commission des services publics du Colorado avait ordonné l'enquête à la suite d'une plainte d'un client d'Uber affirmant avoir été agressé par son chauffeur en mars dernier dans la ville de Vail.

Durant les 18 mois précédant le début de l'enquête, Uber avait accepté comme chauffeurs près de 60 personnnes ayant un dossier criminel de «felony» (une catégorie de crimes plus graves que de simples délits, dans le droit américain, et passibles de peines de prison de plus d'un an).

Un récidiviste, un évadé de prison, des ivrognes du volant...

Parmi eux : un récidiviste multiple, un ancien évadé de prison et d'autres ayant de graves infractions au code de la route, incluant avoir conduit sous l'influence de l'alcool.

La loi du Colorado interdit aux personnes condamnés pour des crimes ou infractions graves de conduire pour des services comme Uber.

«Nous avons déterminé qu'Uber a fait des enquêtes sur les antécédents de candidats qui auraient dû, selon la loi, être rejetés, mais qu'Uber les a quand même laissé conduire», a indiqué Doug Dean, le directeur de la Commission des services publics. «Ces actions ont mis en extrême péril la sécurité des passagers», a-t-il ajouté.

L'enquête a aussi trouvé des cas où l'enquête sur les antécédents menée par Uber n'avait pas détecté des casiers judiciaires. Dans d'autres cas, Uber n'aurait même pas fait d'enquête, du moins, que la Commission a pu confirmer.

«Erreur de procédure»

Dans une déclaration écrite, Uber a indiqué avoir récemment découvert une «erreur de procédure» ayant eu un effet sur le traitement d'un petit nombre de candidatures. La compagnie a ajouté avoir avisé l'État du Colorado et réglé le problème, mais n'a pas donné de détails. Uber a réitéré que sa politique est d'accepter comme chauffeur seulement les candidats passant l'enquête sur les antécédents administrée par une firme externe accréditée. La compagnie a aussi réitéré son engagement à assurer la sécurité de ses clients.

Uber a 10 jours pour payer l'amende et peut aussi contester en cour les faits allégués par la Commission.

La semaine dernière, deux clientes affirmant avoir été agressées sexuellement par des chauffeurs Uber ont déposé une poursuite en cour fédérale de San Francisco, dans laquelle elles allèguent qu'elles et des milliers d'autres clients ont été mis en danger par Uber en vertu d'enquêtes d'antécédents décrites comme inadéquates.