Il n'y a plus rien de sacré. Plusieurs marques réputées dans la fabrication de voitures sportives ou de très grand luxe se lancent dans la fabrication de VUS pour éviter la mort. Survol des forces en présence et de l'impact de celles-ci.

Alfa Romeo Stelvio

Le retour d'Alfa Romeo à l'avant-scène mondiale ne pouvait logiquement se réaliser sans un VUS.

La marque milanaise n'avait qu'à regarder ses concurrents les plus fragiles pour comprendre que l'addition d'un tel véhicule garantit non seulement la viabilité d'une marque, mais lui permet aussi d'engranger de généreux profits, sans trop dépenser. En effet, les VUS contemporains puisent la grande majorité de leurs composants dans les banques d'organes automobiles. Le Stelvio ne fait pas exception puisque son architecture est similaire à celle de la berline Giulia.

Photo: AFP

Bentley Bentayga

Depuis son rachat par le groupe Volkswagen, Bentley connaît un essor fulgurant.

Confidentielles il y a quelques années à peine, les ventes de la marque ailée se retrouvent aujourd'hui au-dessus de la barre des 10 000 unités. Une performance que Bentley est en voie de doubler avec le seul Bentayga. Le VUS de série le plus cher au monde (du moins, au moment d'écrire ces lignes) n'entend pas s'arrêter là. Une déclinaison coupé de ce modèle et une autre dotée d'un groupe propulseur hybride rechargeable sont attendues dans les prochains mois pour faire mousser encore davantage les ventes.

Photo: Bentley

Jaguar F-Pace

Il y a une quinzaine d'années, Ian Callum, styliste en chef de Jaguar, jurait qu'il ne dessinerait jamais de « camion ».

Aujourd'hui, il en compte déjà trois à son actif : les F-Pace, E-Pace et I-Pace. Et la marque au félin ne s'en portera vraisemblablement que mieux. La F-Pace, par exemple, représente, au Canada seulement, plus de 60 % des ventes de son constructeur. Ce dernier, qui détient pourtant un portefeuille de modèles jeunes et diversifiés, compte essentiellement sur ces nouveaux VUS pour financer le développement de ses futurs modèles.

La Presse

Photo: Jaguar

Lamborghini Urus

Sans peinture de guerre ni mitraillettes cette fois, Lamborghini prépare, 31 ans après la monstrueuse LM002, la sortie du second véhicule utilitaire sport de son histoire, l'Urus.

Ce nouveau venu se dévoilera sous les feux des projecteurs le 2 décembre prochain à Sant'Agata Bolognese, dans le nord de l'Italie, fief de la marque au taureau furieux.

Avec ce nouveau modèle, le constructeur italien de voitures de sport souhaite - comme un peu tout le monde - doubler ses ventes. L'an dernier, Lamborghini a fait immatriculer un peu plus de 3400 Huracan et Aventador.

Les premières livraisons de l'Urus débuteront au cours du premier semestre de 2018.

Le PDG de Lamborghini Stephan Winkelmann a présenté l'Urus à Pékin en 2012. Photo: Reuters

Lotus

Depuis la mort de Colin Chapman, son fondateur, Lotus côtoie la faillite... Pourtant, la marque anglaise a réussi, bon an mal an, à surmonter toutes ses vicissitudes.

Aujourd'hui placé sous la protection de Geely (également propriétaire de Volvo), Lotus connaît une période de relative stabilité. Le groupe chinois souhaite naturellement un retour sur son investissement, et la production d'un VUS de taille compacte (similaire à la Porsche Macan) apparaît comme LE passage obligé.

Plusieurs photographies et esquisses circulent déjà sur la Toile, mais la direction de Lotus ne dit mot sur ses ambitions ni sur les caractéristiques de ce modèle en devenir.

Un croquis d'un hypothétique VUS Lotus.

Maserati Levante

Sergio Marchionne, grand patron du groupe Fiat, se moque bien des qu'en-dira-t-on.

Pour lui, seul le résultat importe et, au risque d'effaroucher les susceptibilités de certains défenseurs et sympathisants de la marque au trident (hiéroglyphe de Maserati), le redressement de la marque passe par le VUS.

À lui seul, le Levante devrait représenter 50 % des ventes de la marque italienne cette année.

Et plus encore au cours des années subséquentes, à en croire son PDG qui aspire toujours à une production annuelle de 70 000 Maserati au 31 décembre 2018.

Le Levante photographié par un jeune femme à la robe fleurie au Salon de l'auto de Pékin 2016. Reuters

Porsche Cayenne

L'utilitaire sport Cayenne ou la berline Panamera ?

Difficile aujourd'hui de dire lequel de ces deux modèles a donné la plus forte migraine aux puristes de la marque de Stuttgart.

Le Cayenne, sans doute, tant celui-ci se trouvait aux antipodes de tout ce que Porsche avait jusque-là réalisé.

Mais la marque était alors en difficulté financière et le Cayenne se révélera LA bouée de sauvetage. Pour preuve, le Cayenne et le Macan (le second utilitaire de la marque) représentent aujourd'hui 70 % des ventes annuelles de Porsche.

Un modèle réduit en verre taillé du Cayenne, au stand Porsche du Salon de l'auto de Los Angeles. Photo: AFP

Rolls-Royce Cullinan

Rolls-Royce cède à la tentation, mais se garde bien de dire explicitement qu'elle produira un véhicule utilitaire sport.

On préfère plutôt décrire ce modèle (nom de code Cullinan) comme un « véhicule surélevé conçu pour aller partout, sans effort ».

C'est un VUS, non ? Pas la peine de se lancer dans de stériles querelles lexicales, l'auguste marque britannique entend profiter de son passage au prochain Salon automobile de Genève pour révéler la stature de ce nouvel engin qui reposera sur une architecture en aluminium comptant naturellement quatre roues motrices.

Agace-kodak : Bentley fait rouler son Cullinan un peu partout en livrée camouflage. Photo: Motor Trend