Le président Vladimir Poutine s'est rendu lundi à sa cérémonie d'investiture dans une limousine noire flambant neuve, fabriquée entièrement en Russie, délaissant les Mercedes utilisées lors des trois mandats présidentiels précédents.

Sous les caméras, M. Poutine est sorti de son bureau au Kremlin pour monter dans la nouvelle limousine russe Kortezh pour se rendre au Grand Palais du Kremlin, où il a prêté serment pour son 4e mandat présidentiel, courant jusqu'en 2024.

ADN Porsche sous le capot

Cette nouvelle voiture présidentielle est «plus cool que celle du (président américain Donald) Trump», a assuré un hôte de la cérémonie, cité par l'agence de presse gouverneentale Ria Novosti.

«C'est le plus grand événement du secteur automobile des cinq dernières années», s'est enthousiasmée la chaîne de télévision Rossiïa 24, indiquant que la voiture a été «fabriquée en Russie, avec des pièces russes et par des spécialistes russes».

Le moteur de la limousine Kortezh a cependant été conçu avec l'aide d'ingénieurs du constructeur d'automobiles de sport allemand Porsche, ajoute la chaîne, assurant que cela donne «une expérience internationale» au modèle.

Conçue par l'Institut central de recherche scientifique et automobile, à Moscou, la limousine sera commercialisée sous la marque «Aurus». Elle sera présentée au prochain Salon de l'automobile de Moscou.

L'État russe a investi 12,4 milliards de roubles (100 millions de dollars canadiens) dans cet institut, dont les premiers véhicules sont sortis fin 2017, selon l'agence TASS.

Dans un concessionnaire loin de chez vous

Environ 5000 modèles devraient être disponibles à la vente d'ici 2020. La nouvelle limousine longue de plus de 6 mètres sera également disponible à un prix comparable à celui d'une Bentley ou d'une Rolls-Royce, selon TASS.

La décision de Vladimir Poutine de rouler dans une voiture de fabrication russe fait écho à la tradition soviétique, lorsque les dirigeants utilisaient exclusivement des véhicules construits en URSS: les chefs d'État roulaient en limousine ZIL et leurs subalternes en Tchaïka («Mouette»).

Apparues dans les années 1950, les limousines ZIL ont ensuite laissé place à la chute de l'URSS aux Mercedes officielles.

Lénine avait quant à lui préféré garder les berlines de la famille impériale et se déplacer avec l'aide d'une Rolls-Royce Silver Ghost. Son successeur Joseph Staline avait opté pour une Packard.