Le secteur automobile était durement touché mercredi à Wall Street, les investisseurs s'inquiétant de l'impact de la guerre commerciale sur les constructeurs aux États-Unis après le pessimisme affiché par General Motors à l'occasion de ses résultats du trimestre précédent pourtant très bons.

Vers midi, le titre de GM dévissait de 7,32 % à 36,59 $ à la Bourse de New York. Celui de Ford, qui publiera ses résultats après la clôture de la séance, reculait de 3,78 % à 10,17 $.

Le titre de Fiat Chrylser, qui pâtissait également des interrogations sur son futur après le décès de l'artisan de son redressement Sergio Marchionne, remplacé en urgence le week-end dernier par Michael Manley, plongeait de 14,96 % à 16,40 $.

La peur traverse l'Atlantique

À la Bourse de Francfort, en Allemagne, les titres des constructeurs allemands, qui sont présents sur le marché américain, ont également été pénalisés : Volkswagen a terminé en recul de 2,72 %, BMW de 2,05 %, Daimler (Mercedes) de 2,18 %.

GM, le premier constructeur automobile américain, a abaissé ses prévisions annuelles, invoquant la hausse des coûts des matières premières, conséquence des nouvelles taxes sur les importations d'acier et d'aluminium imposées par l'administration Trump.

Le constructeur, ainsi que ses deux principaux concurrents Ford et FCA, étaient également affectés mercredi par des informations de presse évoquant la volonté de Donald Trump d'imposer dès cette année une taxe de 25 % sur l'équivalent de 200 milliards de dollars de véhicules construits à l'étranger.

«Cela survient juste avant la rencontre entre Donald Trump et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et sert à faire pression sur l'Europe pour qu'elle abaisse ses droits de douane», a commenté Jack Ablin de Cresset Wealth Advisors.

M. Juncker a lancé une mise en garde à Donald Trump avant de le retrouver, prévenant que l'Europe répondrait «de manière adéquate et immédiate» s'il bougeait sur l'automobile.

«Une partie non négligeable des automobiles américaines sont produites à l'étranger», indique M. Ablin.