Acura RDX 2016: du réchauffé

Comment bien cerner Acura sur le plan de l'image ? La question, aussi complexe soit-elle, mérite d'être posée ne serait-ce que pour savoir sur quels piliers s'érige la gamme actuelle du constructeur. La division de luxe de Honda se cherche, depuis essentiellement près d'une décennie, une trame narrative sur laquelle poser son offensive publicitaire. Oui, la NSX arrive, mais elle ne sauvera pas la donne à elle seule. L'Acura RDX 2016, non plus.

SON DESIGN

Acura a en partie retouché le design de son multisegment compact pour l'année-modèle 2016. Il affiche donc un dessin un peu moins vieillot grâce, entre autres, à l'ajout des Jewel Eyes, ces phares à diodes multiples que le constructeur utilise maintenant sur tous ses modèles. Les designers ont également pris soin d'ajouter une dose supplémentaire de faux chrome un peu partout pour donner une impression de luxe. Ces modifications, concentrées sur les bouclier et parechoc arrière, ne font pas du RDX un exemple d'harmonie, mais c'est tout de même plus moderne qu'auparavant.

À BORD

Tout comme les modifications extérieures superficielles l'annoncent, l'habitacle a fait l'objet d'une actualisation très légère. C'est surtout sur le plan de la nacelle centrale que le constructeur s'est concentré en intégrant la dernière génération de son système d'infodivertissement à écran double. Outre cela, la recette est identique, avec un espace pour les jambes acceptable à l'avant et plus qu'acceptable à l'arrière. La finition obtient aussi une bonne note, mais un peu plus de couleurs n'aurait pas fait de tort.

SOUS LE CAPOT

À la lecture du communiqué de presse, on découvre qu'Acura a augmenté la puissance de son V6 de 3,5 L de 6 ch (279 ch au total) et 1 lb-pi de couple (252 lb-pi au total). En d'autres mots, c'est du pareil au même côté comportement. Il pousse de manière constante et un peu bruyante jusqu'au régime maximal sans avoir une fougue très prononcée à bas régime. La transmission, conventionnelle à six rapports, fait un travail acceptable, mais on est loin de la rapidité de la nouvelle boîte à double embrayage d'Acura (huit rapports).

DERRIÈRE LE VOLANT

Autant il peut être polyvalent grâce à la configuration de son habitacle, autant ce RDX nous laisse sur notre faim derrière le volant. La direction, trop légère, est étonnamment pas très précise. Son châssis trahit également la filiation avec le Honda CR-V en virage avec une calibration un peu relâchée des suspensions. Les pneumatiques, à flancs assez épais (60), se tordent rapidement de douleur lorsqu'une courbe est prise avec un peu trop d'enthousiasme. Bref, mieux vaut lever le pied et profiter de ses qualités sur les grandes routes.

LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

La dernière cuvée du système d'infodivertissement d'Acura s'étale, comme chez Honda, sur deux écrans, dont un tactile. Si l'idée peut sembler bonne au départ, elle s'avère un peu déroutante à l'utilisation. Une fois la période d'adaptation passée, on se heurte à des menus distribués de manière un peu confuse qui demandent une bonne dose d'attention, chose qu'on n'a pas nécessairement lorsqu'on conduit un véhicule... Pour la sonorité, Panasonic a collaboré avec Acura pour produire une chaîne de bonne qualité, mais sans briller pour autant.

VERDICT

Le RDX est une représentation directe du problème de positionnement d'Acura. Spacieux, il est certes à la hauteur comme véhicule familial, mais il n'arrive pas à traduire de manière convaincante le désir du constructeur de le mousser comme marque dynamique, voire sportive à l'instar d'Audi ou de BMW. Il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un des véhicules les plus fiables du segment et il est dans l'ensemble fort bien construit et bien équipé de série. Un produit un peu poussiéreux, mais pas un mauvais choix pour autant.

OBSERVATIONS

> Pour la sécurité

Le RDX est dorénavant offert de série avec AcuraWatch, un groupe de dispositifs de sécurité qui incluent l'aide au freinage d'urgence, le régulateur de vitesse adaptatif et l'aide à la tenue de cap.

> Les bagages

En plus d'offrir un coffre spacieux (739 L), le RDX est doté du même système ingénieux que l'on trouve dans le Honda CR-V et qui permet de rabattre les sièges avec deux poignées placées près du hayon arrière.

> Transmission intégrale

La transmission intégrale de série n'est pas un symbole de rapidité, ce qui se traduit par un soupçon d'effet de couple en accélération.

> Douceur du moteur

Le moteur du RDX est équipé de supports actifs, ce qui permet d'adoucir les vibrations à basse vitesse pour ensuite le raffermir lorsqu'on accélère la cadence.

> Oubliez le remorquage

Avec seulement 680 kg de capacité de remorquage, le RDX est à éviter si vous cherchez un véhicule pour remorquer des charges, malgré le fait qu'il ait un V6 sous le capot