Débarqué l'automne dernier, le Q3 est-il arrivé trop tôt ou bien trop tard? Trop tôt sans doute parce que le modèle qui nous est destiné depuis quelques semaines déjà fera l'objet dans quelques mois d'une refonte - esthétique - bien sentie.

Mais cette refonte partielle en préfigure une autre, plus importante encore: le renouvellement de ce modèle d'ici deux ou trois ans.

Le voilà enfin, ce Q3! Parions que ce n'est pas tout à fait celui auquel vous vous attendiez. Celui que vous avez sous les yeux diffère visuellement, en effet, du Q3 qui pose actuellement derrière les vitrines des concessionnaires. Les premiers acheteurs de ce modèle seront sans doute déçus de constater que leur acquisition n'aura conservé sa fraîcheur que très peu de temps. Le «nouveau» adopte en effet les plus récents codes esthétiques de la marque. Ces derniers seront, à très court terme, les fils conducteurs qui permettront de relier entre eux l'ensemble de la gamme du constructeur allemand.

Histoire de consoler un peu les premiers acheteurs de ce modèle, le «nouveau» n'est guère différent. Les dimensions sont sensiblement les mêmes à l'extérieur et les seules différences touchent essentiellement la géométrie des formes avec pour objectif de lui donner une allure plus jeune, plus frondeuse et surtout l'illusion - c'est la mode actuellement en jouant davantage sur l'horizontalité des lignes plutôt que sur la verticalité - d'être plus large, histoire «d'avoir une plus grande présence sur la route».

On se console un peu

Sans chercher à vouloir consoler les premiers acheteurs du Q3 (celui actuellement en vente au Québec), le nouveau m'apparaît moins sympathique, plus m'as-tu-vu. Bref, trop nickelé, trop endimanché, trop surfait. Mais à vous d'en juger!

Hormis une mise à jour esthétique, il y a peu de différences entre l'actuel et le futur Q3. Au Canada surtout, où le groupe motopropulseur est reconduit dans son intégralité. En Europe, c'est une autre histoire puisque là-bas, sept motorisations - en incluant la RS Q3 dont il est question dans l'un de nos onglets - se disputent une place sous le capot de ce modèle apparu pour la première fois en 2011. Pour compliquer le choix des consommateurs du Vieux Continent, ceux-ci ont également le choix entre trois boîtes de vitesses. Chez nous, une seule est inscrite au catalogue.

Il est fort peu probable qu'Audi du Canada ne propose les 16 types de jantes - 7 sont redessinées - ni toutes les dimensions offertes en Europe, qui vont de 16 à 20 po de diamètre. Mais chose certaine, la palette de couleurs s'enrichira de trois nouvelles teintes qui, il y a fort à parier, seront proposées en option... Rappelons qu'à l'heure actuelle, il n'en coûte pas un sou pour colorer le Q3 en noir ou en blanc.

Naturellement, l'habitacle a eu droit lui aussi à un coup de plumeau. Un tout petit, car il aurait été trop coûteux d'en faire un gros. Et c'est ici que ça détonne un peu, car si l'extérieur embrasse le nouveau vocabulaire esthétique de la marque, l'habitacle conserve l'ancien. En marge des filets de chrome qui ceinturent certaines commandes et de la proposition d'enduire les appliqués de laque de piano noir, de ronce de noyer et d'aluminium brossé, c'est essentiellement la même présentation, le même bloc d'instruments et les mêmes commandes depuis la mise en service initiale de ce modèle. Il n'y a rien de mal à cela, mais considérant les progrès réalisés ces derniers mois par cette marque et visibles sur l'A3, l'habitacle du Q3 «fait un peu vieux» pour reprendre une expression populaire. On pense par exemple à l'écran de navigation qui se fond automatiquement dans le tableau de bord ou, mieux encore, à la révolution attendue sur la future TT (Virtual cockpit) qui intégrera pratiquement tout sous le nom du conducteur et encartera les commandes de climatisation à même les aérateurs.

Revenons à l'essentiel, maintenant. Le Q3 prétend pouvoir accueillir cinq personnes pour peu que trois d'entre elles acceptent de jouer des coudes, des hanches et des genoux. L'accès et la sortie aux places arrière se font par l'entremise de portières étroites - comme tous les véhicules de cette catégorie - qui exigent une souplesse certaine.

Le coffre est accessible par un hayon dont la découpe très large favorise l'embarquement d'objets encombrants. Le volume est adéquat, mais il y a toujours la possibilité de l'amplifier davantage en rabattant la banquette en tout ou en partie. Une trappe permettant de glisser une ou deux paires de skis est offerte. À noter qu'une fois la banquette rabattue, la surface de chargement est à peu près plane.

Sans doute inspirée par la défunte Aztek, Audi propose une tente pouvant être annexée au véhicule. Cette dernière peut être montée par une personne seule en quelques minutes. Celle-ci sera commercialisée à la fin de l'année 2014 en Europe au coût unitaire de 1390 euros (environ 2000$). Audi Canada n'a pas officiellement annoncé si cet accessoire sera inscrit ou non à son catalogue.

À la carte

Le Q3 «canadien» ne bénéficie sans doute pas des dernières avancées technologiques de la marque d'Ingolstadt, mais il a néanmoins un mérite: les composantes qu'il utilise ont toutes été éprouvées. Le châssis modulaire (nom de code PQ35) qu'il utilise ainsi que les principaux éléments mécaniques sont identiques à ceux que l'on retrouve sur le Tiguan de Volkswagen...

Pour se distancier de l'offre de VW, Audi compte en partie sur son dispositif Drive-Select (une option de 1600$) qui permet de personnaliser le comportement selon ses goûts et la nature du terrain. Ce système permet d'alléger ou bien d'alourdir la direction, d'allonger ou de raccourcir les changements de rapports ou encore d'accentuer ou de réduire la course de l'accélérateur. Quatre programmes sont inscrits au menu (Efficiency, Comfort, Normal et Sport). Et comme tous ces dispositifs au comportement un peu artificiel, on s'amuse au début, mais on s'en lasse bien vite dans le cadre d'une utilisation quotidienne.

Ce qui a réellement un impact sur le comportement routier du Q3, c'est le mode de transmission: traction ou intégral? Donnez la priorité au rouage à quatre roues motrices (faussement appelé Quattro, car temporaire), qui offre une plus grande polyvalence et supprime pratiquement toute trace de sous-virage puisque le système se double d'un vecteur de couple. Mais si ces caractéristiques ne conviennent pas à votre utilisation, la version tractée suffit. Du coup, vous économiserez au départ quelque 2500$ et peut-être aussi quelques pleins d'essence (la «Quattro» consomme légèrement plus). Et j'oubliais, vous mettrez trois dixièmes de seconde de moins pour atteindre les 100 km/h. Puisqu'il est question de performance, le moteur 2 L offre pour sa part des prestations adéquates (à l'accélération comme à la reprise) et la boîte qui l'accompagne ne s'attire aucune critique particulière. Le contraire aurait été étonnant depuis le temps qu'elle en est en production.

ON AIME

> Finition intérieure

> Composantes éprouvées

> Silence de roulement

ON AIME MOINS

> Diamètre de braquage décevant

> Remaniement esthétique « soudain » (voir analyse)

> Conduite artificielle (drive-select)

CE QU'IL FAUT RETENIR

> Marque/modèle : Audi Q3

> Fourchette de prix : 35 800 $ à 38 300 $(2015)

> Garantie de base : 4 ans/80 000 km

> Consommation réelle : 9,8 L/100 km (observée)

> Pour en savoir plus : www.audi.ca

> Concurrentes à surveiller : Buick Encore, BMW X1, Mercedes GLA

> Moteur : L4 DACT 2 litres

> Puissance : 200 ch entre 5100 et 6000 tr/min

> Couple : 207 lb-pi entre 1700 et 5000 tr/min

> Rapport poids-puissance : 8,35 kg/ch

> Poids : 1670 kg (Quattro)

> Mode : intégral

> Transmission de série : semi-automatique 6 rapports

> Transmission optionnelle : aucune

> Direction/diamètre de braquage (m) : crémaillère/11,8

> Freins (av.-arr.) : disque/disque

> Pneus (av.-arr.) : 235/50R18

> Capacité du réservoir/essence recommandée : 64 litres/super