LE CAP, Afrique du Sud - Dans le cas de l'A7 Sportback, il est clair que l'harmonie des lignes a pris le pas sur le volume offert. L'arête fuyante du toit, qui retombe légèrement à l'arrière, est superbe, mais réduit le volume de chargement. Banquette relevée, la capacité du coffre demeure équivalente à celle du modèle antérieur, mais la répartition de l'espace, agrémenté de filets et de rangements pratiques, est intelligente. La possibilité de rabattre le dossier en trois sections distinctes ajoute à la modularité de cette auto. Bien qu'arrimé sur des charnières en position très avancée sur le toit, le hayon ne dégage pas beaucoup d'espace.
L'A7 Sportback, on l'a compris, n'a pas été conçue pour organiser un déménagement ni pour accueillir - en dépit d'un dégagement aux jambes accru - une équipe de hockey, même en catégorie « Novice ». Son propriétaire, forcément nanti (le prix de départ sera vraisemblablement fixé autour de 80 000 $), n'y verra sans doute aucune objection. Un véhicule plus fonctionnel doit très certainement « traîner » dans l'entrée de garage... L'acheteur d'une A7 Sportback sera plus sensible au charme visuel de cette ardente Audi, mais aussi à ses artifices. Comme le tableau de bord audacieux composé, dans sa partie centrale, de deux pavés tactiles qui nécessitent un temps d'adaptation.
À la face avant agressive et finement sculptée, le hayon de cette Sportback répond non plus avec des angles vifs, mais avec des courbes plus effilées, réminiscence du concept Prologue montré au salon de Los Angeles 2014. Ce contraste donne une impression de dynamisme à cette voiture qui ne souffre d'aucun mauvais profil.
DÉFLECTEUR ESCAMOTABLE
Bel objet, cette berline 5 portes affiche de surcroît des performances aérodynamiques très légèrement supérieures à celles de la génération précédente, grâce à un carénage avant qui laisse l'air s'écouler plus librement, sans oublier le design du hayon arrière et l'élégant, mais discret (il est escamotable) déflecteur qui le surmonte.
Avec ce modèle, Audi se flatte de contribuer à faire éclater les catégories traditionnelles de l'univers de la voiture en lançant sur le marché une carrosserie empreinte de transversalité.
De l'A7 Sportback, on retiendra surtout qu'elle n'est pas une simple version stylisée de la berline A6, mais une variation autour d'un thème très tendance, surtout chez les constructeurs allemands.
Sans surprise, Audi cultive un soin du détail rarement atteint dans l'industrie. D'excellente facture, l'habitacle alternant cuir, aluminium et Alcantara (lequel recouvre principalement le pavillon et les montants) soutient la comparaison avec l'ambiance « cousue main » des marques artisanales, sauf peut-être pour les palettes de plastique (sélection manuelle des rapports) montées au volant.
DES IDÉES POUR DEMAIN
Tapi derrière l'immense calandre hexagonale se cache un V6 3 L, seul propulseur offert au Canada. Cette motorisation, pourtant d'une cylindrée identique à celle de la précédente, se trouve cette fois suralimentée par un turbocompresseur et non par un compresseur. Ce changement d'« accessoire » a naturellement été guidé par la nécessité de réduire la consommation, mais là n'est pas l'unique raison. Il permet également une plus grande « élasticité » au moteur de l'A7 Sportback et une plage d'utilisation plus étendue et plus linéaire, notamment à bas et à moyen régime.
Concrètement, cela se traduit par des reprises plus toniques. Celles-ci sont attribuables en partie au V6, mais aussi à la boîte automatique à double embrayage (sept rapports) qui l'accompagne. Le choix de cette dernière pourra paraître curieux, étant donné qu'Audi privilégiait jusqu'ici une transmission plus « traditionnelle » - et nécessitant un entretien moins suivi - à huit rapports conçue par ZF sur l'ensemble de ses modèles.
Dans le but toujours de réduire son empreinte écologique, cette Audi propose, de série, une forme d'hybridation légère de son propulseur avec l'ajout d'une batterie sous une tension de 48 V.
HYBRIDATATION (ET FACTURE) LÉGÈRE
Cette solution technique à la fois peu coûteuse et peu encombrante sera progressivement appliquée à la voiture de monsieur et madame Tout-le-Monde dans très peu de temps.
Elle vise d'une part à soulager, voire à soustraire, le moteur à combustion interne de sa responsabilité à alimenter des fonctions propres à l'automobile moderne comme la suspension pneumatique, le rouage à quatre roues motrices ou tout autre « accessoire » potentiellement énergivore.
Bien que les batteries se rechargent en récupérant l'énergie produite lors des phases de décélération, le dispositif de 48 V ne permet pas, contrairement à une motorisation hybride traditionnelle, de mouvoir le véhicule de sa position stationnaire en mode électrique. Qu'à cela ne tienne, il entraîne une réduction de la consommation de l'ordre de 15 % grâce notamment à l'utilisation d'un alternodémarreur (coupure automatique à l'arrêt) plus efficace.
À ce système, Audi propose également un rouage intégral de nouvelle génération à prise temporaire, inauguré chez nous avec l'A4 Allroad, moins taxant sur la consommation.
0-100 KM/H EN À PEINE PLUS QUE 5 SECONDES
Sur la route, l'A7 Sportback ne bouscule jamais vraiment son conducteur, mais, si on la sollicite, elle réagit dans un temps si court qu'il en est imperceptible. Après un départ arrêté, on atteint les 100 km/h en à peine plus de cinq secondes. La vitesse de pointe est quant à elle limitée à 250 km/h.
La direction à assistance variable qui, à l'arrêt, se manie avec le petit doigt se durcit à grande vitesse tout en restant relativement précise. Cette Audi est avant tout un grand tourisme pur jus. Agréable et étonnamment silencieuse, cette auto affectionne tout particulièrement les voyages au long cours.
La présence du dispositif « Drive Select », qui permet notamment de modifier le tarage des suspensions ou encore la réactivité de la pédale d'accélérateur, ne change pas grand-chose (le mode confort pourrait être plus moelleux) au ressenti derrière le volant. Dans le cadre de cet essai, il nous a seulement été possible de conduire une version dotée du système à quatre roues directrices qui améliore à la fois la stabilité et l'agilité en virage - sans oublier de réduire le diamètre de braquage - , mais cette avancée ne sera vraisemblablement pas offerte au Canada. À tout le moins pas sur l'A7, mais sur les déclinaisons à venir.
PAS DE PHARES AU LASER ICI
Par ailleurs, le dispositif de conduite semi-autonome ou encore les phares au laser ne seront pas offerts en raison de l'absence et de l'obsolescence de nos lois. La marque germanique n'y peut, pour l'instant, rien.
Chez Audi, l'A7 Sportback de deuxième génération n'en est qu'à ses débuts. Dans la foulée de sa commercialisation - prévue pour l'automne -, le constructeur allemand dévoilera la déclinaison S, sensiblement plus performante, et l'année suivante pourrait voir apparaître la surpuissante RS7.
Note de la rédaction : Les frais de transport et d'hébergement liés à ce reportage ont été payés par Audi.
Trois fleurs, trois tomates
On aime
Écrans tactiles intuitifs
Silence de roulement
Dégagement accru à l'arrière
On aime moins
Certaines avancées réservées à l'Europe
Suspension ferme (y compris en mode Confort)
Direction peu communicative
La facture
Marque/modèle : Audi A7/Sportback 55
Fourchette de prix : 78 500 $ (estimation)
Coût des frais de transport et de préparation : 2045 $
Garantie de base : 48 mois/80 000 km
Consommation réelle : 10,6 L/100 km
Visible dans les concessions : automne 2018
Concurrentes à avoir à l'oeil : BMW 6 GranCoupe, Mercedes CLS
Pour en savoir plus : www.audi.ca
Fiche technique
Moteur : V6 DACT 3 L turbocompressé
Puissance : 335 ch entre 5000 et 6400 tr/min
Couple : 369 lb-pi entre 1370 et 4500 tr/min
Poids : 1815 kg (version européenne)
Rapport poids/puissance 5,41 kg/ch
Mode : intégral
Transmission de série : automatique double embrayage 7 rapports
Transmission optionnelle : aucune
Diamètre de braquage : nd
Freins (av.-arr.) : disque-disque
Pneus (av.-arr.) : 255/35R21
Capacité du réservoir : 75 L
Essence recommandée : super