Récemment, le quotidien New York Times documentait la formation aux États-Unis d'une coalition bipartisane de skieurs alpins, propriétaires de chalets et exploitants de stations de ski, unis pour sauver l'hiver et empêcher l'élection de politiciens climatosceptiques.Voici une publicité qui devrait leur donner une autre idée : autoriser seulement les constructeurs de voitures électriques à venir faire des stunts publicitaires automobiles sur leurs pentes de ski.

Audi s'est rendu à Kitzbühel, en Autriche, tourner une pub hivernale d'un type devenu assez courant : une auto qui grimpe une côte ou une montagne enneigée, en l'occurrence, ici, une pente de ski (Audi avait fait une des premières en 1986 pour vanter son rouage intégral quattro; on vous en reparle plus bas).

Cette fois, c'est probablement une première électrique avec l'ascencion par l'e-tron de la Streif, une des pistes les plus à pic au monde, où est disputée une des descentes les plus difficiles de la Coupe du monde de ski alpin. Un des segments de la Streif, la Mausefalle (la souricière) a une pente de 85 % et les skieurs arrivent à la fin de cette portion à 120 km/h. Ceux qui ont suivi les carrières de Ken Read, Steve Podborski et Todd Brooker (tous trois vainqueurs à Kitzbühel durant les années 80) se souviennent.

Pour donner une idée du coefficient de difficulté d'une pente à 85 %, la vidéo commence par un clin d'oeil au passé, avec un court extrait d'une publicité de 1986 : Audi avait fait grimper une 100 CS quattro (la première 100 à rouage intégral) dans un saut à ski en Finlande, où la pente la plus à pic était de 77 %.

Méga-crampons, 3e moteur et image inclinée

Le mois dernier à Kitzbühel, Audi a mis des pneus à crampons longs comme des griffes d'ours polaire aux roues d'une e-tron renforcée (3 moteurs électriques au lieu de 2). Dans la vidéo, la tout électrique remonte la piste sans difficulté apparente.

C'est juste une auto qui remonte une côte, alors ça n'est pas aussi excitant que regarder Steve Podborski gagner sur la Streif en 1981. Mais quand même, c'est assez impressionnant. 

D'ailleurs, on trouve que Audi n'avait pas besoin d'en rajouter en mettant en ligne une image inclinée de 15 degrés pour donner l'impression que c'est plus à pic que ça ne l'est vraiment. Regardez les arbres en arrière-plan dans la séquence commençant à environ 1:00 de la vidéo. Comme si une pente de 85 % n'était pas assez pour cette Audi électrique incarnant le virage vert de Volks et Audi, censés être redevenus honnêtes après le scandale des logiciels tricheurs du Dieselgate...

Les lecteurs remarqueront un câble de sécurité auquel est attaché l'e-tron durant toute la remontée. Il est toujours tendu en avant de la voiture, mais Audi dit que c'est juste pour assurer l'auto, comme le serait un alpiniste. En tout cas, ça simplifie le travail du pilote.

Et puisqu'on parle de lui : «Conquérir une pente de 85 % semble d'emblée impossible», déclare le pilote de rallye Mattias Ekström, cité dans le communiqué d'Audi. «Même moi j'ai été impressionné par le comportement de cette auto sur un terrain si difficile.»

Photo Audi

Une Audi e-tron grimpant la piste du Streif, à Kitzbühel, en Autriche. Remarquez que l'image semble avoir été tournée de 15 degrés pour faire paraître la côte plus à pic qu'elle ne l'est déjà.

Pour voir la publicité de l'Audi 100 CS quattro de 1986 en Finlande, cliquez ici.

Et tant qu'à y être, voyez le Suisse Didier Cuche, le roi de la Streif, à sa 5e victoire.