Depuis sa naissance il y a 100 ans, BMW a toujours été reconnu pour ses moteurs. La marque allemande a d'ailleurs vu le jour en construisant des moteurs d'avion, d'où son logo en forme d'hélice aux couleurs de la Bavière. Cette spécialisation a fait naître de nombreuses pièces d'anthologie, dont ses illustres six-cylindres en ligne, constamment bonifiés au fil des décennies. Malgré qu'elle soit une électrique pure, l'i3 est le prolongement de cette tradition et une création particulièrement rafraîchissante.

Son design

Profitant d'un châssis conçu pour l'i3, les designers se sont manifestement éclatés. Seules les deux narines à l'avant rappellent qu'il s'agit d'une BMW. Ses proportions anormales en font certes un objet de curiosité. La calandre concave, le museau très court et l'absence de porte-à-faux ramassent beaucoup ses dimensions. Sur la latérale, on observe une très grande surface vitrée, convergeant jusqu'à l'arrière en donnant l'illusion de l'absence de piliers. Le hayon arrière est tout aussi unique, intégrant les feux en diodes en U dans un noir lustré qui s'allonge sur l'arrière des piliers et sur le pare-chocs, formant ainsi un grand X.

Essai routier BMW i3. Photo fournie par le constructeur

À bord

L'aspect singulier de l'i3 se transpose également dans la conception de l'habitacle. Accessible en raison du plancher bas, elle laisse découvrir un design futuriste, déroutant aux premiers abords, mais très élégant. Aérien dans sa présentation, la tableau de bord intègre des planches d'eucalyptus décrivant une vague qui déferle jusqu'à l'écran de l'indicateur de vitesse. L'influence suédoise ici est palpable, tout comme l'aspect industriel de certains matériaux exposés, dont la fibre de kénaf qui enveloppe le haut de la planche de bord tout comme les portières. Minces, les sièges avant sont toutefois confortables. Pour l'espace, c'est aussi tout à fait convenable, mais beaucoup moins à l'arrière.

Evox

BMW - i3 2014 - Hayon 4 portes - Tableau de bord

Sous le capot

Deux versions de l'i3 retenant le même moteur électrique de 170 ch sont proposées. Si la version de base n'a que la batterie pour l'alimenter en énergie, la REX est dotée d'un petit moteur bicylindres de 650 cc ajoutant de 100 à 120 km d'autonomie. Côté rendement, le moteur électrique de cette i3 offre une prestation très concluante, montrant de la poigne en départ arrêté. Au-delà de 100 km/h, la nervosité s'estompe, sans pour autant laisser cette i3 sans moyen. Le système de récupération de l'énergie cinétique nécessite cependant une période d'adaptation, car il ralentit beaucoup trop rapidement l'i3 une fois l'accélérateur relâché.

Essai routier BMW i3. Photo fournie par le constructeur

Derrière le volant

Une fois que l'on a assimilé les particularités de cette i3, parmi lesquelles l'utilisation du levier de vitesses placé sur la colonne direction, cette voiture se conduit comme une voiture électrique conventionnelle. Très directe, la direction offre un bon toucher. Avec ses minces godasses, cette i3 n'est néanmoins pas une virtuose en virage. Son faible poids (1315 kg pour la version d'essai) parfaitement réparti et conjugué avec ses roues arrière motrices permet toutefois de cultiver un bel agrément de conduite. Et il y a ce couple qui nous extirpe de la courbe avec empressement.

Essai routier BMW i3. Photo fournie par le constructeur

Les technologies embarquées

En matière de technologie, cette i3 intègre l'attirail que l'on trouve dans la plupart des BMW. On dispose ainsi du système iDrive. Pas le plus intuitif, j'en conviens, il propose cependant un bel éventail de fonctionnalités. Dans le cas de l'i3, le GPS peut composer les trajets pour permettre la meilleure autonomie possible et expose les stations de recharge les plus près. Une application fonctionnant sur les téléphones Apple et Android permet en outre de se connecter à l'auto pour entre autres savoir à distance le temps de recharge restant, déverrouiller les portières et même actionner le climatiseur ou le chauffage avant de prendre le volant.

Essai routier BMW i3. Photo fournie par le constructeur

Verdict

Sans pouvoir qualifier cette i3 d'entièrement à point, la première tentative de BMW dans le monde du tout électrique reste toutefois très pertinente. En plus d'être un objet de design intéressant, cette sous-compacte étale une autonomie acceptable, frôlant les 230 km en conditions réelles, du moins si l'on a pris le temps de cocher l'option du prolongateur d'autonomie. Venant d'un constructeur auquel on peut reprocher son excès de prudence pour certaines de ses réalisations récentes, cette i3 est une bouffée d'air frais et surtout une base probante pour le développement d'autres modèles électriques.

Essai routier BMW i3. Photo fournie par le constructeur

Fiche technique

Version à l'essai : i3 avec prolongateur d'autonomie

Prix (avec options et préparation) : 57 895 $

Moteur : moteur électrique synchrone + deux-cylindres de 650 cc (prolongateur d'autonomie)

Puissance : 170 ch

Couple : 184 lb-pi

Transmission (modèle d'essai) : à rapport fixe

Architecture motrice : moteur arrière, propulsion

Consommation (constructeur) : 13,5 kWh/100 km (version avec prolongateur d'autonomie)

Concurrentes directes : aucune

Du nouveau en 2016 ? : Aucun changement majeur

Pour en savoir plus : www.bmw.ca

En bref

Pneus minces

Pour diminuer la résistance au roulement, BMW a doté cette i3 de pneus à surface de contact très mince de 155 mm à l'avant et de 175 mm à l'arrière.

Matériaux

Afin d'abaisser le poids à 1195 kg pour la livrée de série, BMW a confectionné une cellule de survie, c'est-à-dire l'armature enveloppant l'habitacle, en plastique renforcé de fibre de carbone.

Coffre

Le coffre arrière de l'i3 n'est pas très volumineux à 260 L, mais son espace peut être augmenté à 1100 L lorsque les sièges arrière sont rabattus.

Portes arrière

Pour dégager l'accès aux places arrière, BMW a équipé cette i3 de portes à penture inversée, communément appelées « portes suicides ».

Batterie

BMW offrira dès l'année-modèle 2017 une nouvelle batterie d'une capacité de 33 kWh en option (contre 22 kWh actuellement). Le constructeur estime que l'autonomie en mode électrique sera alors de 183 km.