Ils n'ont qu'une faible influence sur le volume de ventes des constructeurs de luxe, mais demeurent fort importants pour valoriser leur image de marque. Avec leur plus grande exubérance, les coupés compacts existent d'abord pour attirer les regards, pour le plaisir des yeux. BMW est bien au fait de la chose et a décidé il y a quatre ans de donner un nom distinct à la version deux portes de sa Série 3, la nommant bien sobrement Série 4. Nous prenons cette semaine le volant de sa cuvée 2018 légèrement retouchée.

Son design

Cette Série 4 n'est-elle qu'une Série 3 sans portières arrière ? Sans être tout à fait fausse, l'affirmation est assez réductrice.

La Série 4 Coupé a un centre de gravité plus bas en comparaison à la berline et des voies avant et arrière plus larges. De concert avec une carrosserie finement sculptée, cette Série 4 cultive une identité visuelle différente, mieux assise. Il faut d'ailleurs saluer l'attention apportée aux proportions. Sans aller à contre-courant, les designers lui ont légué des traits très harmonieux. Le capot bas bordé d'ailes costaudes prolongées jusqu'aux élégants phares avant tout aussi bas, elle occupe l'espace avec assurance. En plan latéral, c'est tout aussi convaincant, avec cette ligne texturée partant du devant vers le derrière pour insuffler du dynamisme.

BMW 440i Coupé 2018. Pour l'essai routier de la semaine. Photo fournie par le constructeur.

À bord

L'habitacle laisse au premier contact quelque peu sur notre faim. Bien que fort bien assemblée, la planche de bord manque cruellement d'imagination dans sa composition.

BMW a beau tenter d'oser du côté passager avec un intéressant effet de cascade du haut de la planche de bord sur la moulure, rien n'y fait. L'omniprésence de formes trapézoïdales et l'éclairage des touches orangé donne un sérieux coup de vieux à l'ensemble. Certaines matières pourraient aussi être de meilleure qualité, certains plastiques durs sonnent quelque peu creux. Au demeurant, l'ergonomie des commandes est excellente, probablement la meilleure du segment. Cette Série 4 dispose aussi d'excellents sièges, de places arrière qu'on peut utiliser et d'un coffre spacieux pour un coupé.

BMW 440i Coupé 2018. Pour l'essai routier de la semaine. Photo fournie par le constructeur.

Sous le capot

La Série 4 peut être apprêtée soit avec un quatre-cylindres de 2 L ou un six-cylindres en ligne de 3 L. La livrée essayée 440i était mue par ce dernier.

Preuve tangible que BMW est un motoriste d'exception, il s'agit assurément d'un des meilleurs six-cylindres de la planète. Très onctueux sans perdre de son expressivité, il a la capacité de se comporter comme une motorisation atmosphérique avec un punch supplémentaire, gracieuseté de ses 330 lb-pi de couple livrés de 1380 à 5500 tr/min. La version essayée était d'ailleurs pourvue du groupe Performance M II, qui fait grimper la puissance totale à 355 ch et 369 lb-pi de couple en plus de libérer une belle musique rauque à souhait grâce à un échappement adaptatif.

Derrière le volant

Empoignant l'élégant volant du groupe M, on découvre une position de conduite excellente.

Il faut néanmoins prendre le temps de bien apprivoiser le levier de vitesses de l'excellente transmission à huit rapports. Une fois sur la route, cette 440i présente le dynamisme attendu. La direction est d'une grande précision. Quoiqu'un peu paresseuse en entrée de virage, elle se rattrape une fois le transfert de masse fait sur la roue extérieure avant. Ce qu'on dénote le plus, c'est l'impression de légèreté que confère cette 440i. Elle a les réflexes aiguisés, mais ne punit pas ses passagers avec un amortissement sec, même lorsque ces derniers sont en mode sport. Le freinage est puissant, mais la calibration pourrait être un peu plus incisive à l'attaque.

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Les technologies embarquées

La Série 4 bénéficie pour 2018 de la mise à jour de son système d'infodivertissement iDrive.

Plus rapide et dotée de menus plus lisibles et plus intuitifs, cette dernière génération d'un système mal-aimé à ces débuts lui permet de devenir l'un des meilleurs chez les constructeurs de luxe. BMW persiste toutefois à offrir l'application Apple CarPlay en option, une stratégie questionnable alors que bien des modèles beaucoup moins chers l'offrent de série. Malgré un prix de départ de 58 350 $ pour la version essayée, la détection d'angles morts fait aussi partie d'un groupe d'options augmentant la facture de 1500 $, un autre positionnement discutable. La chaîne harman/kardon demeure extrêmement performante, mais est enchâssée dans un groupe d'options de pas moins de 6000 $.

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Verdict

Le peaufinage autant à la direction qu'aux suspensions de cette Série 4 2018 en fait une solide option dans ce segment de niche des coupés compacts de luxe.

Sur le plan dynamique, le coupé étale une grande adresse et a à sa disposition des moteurs peu gourmands et très souples. La version 440i réussit à faire le pont entre la déclinaison de série et la M4 de fort belle façon en plus de pouvoir être équipée - moyennant un léger supplément - de la transmission intégrale. L'habitacle demeure toutefois le point faible de ce coupé, nécessitant une bonne attention. L'équipement de série peu généreux nous force également à gonfler la facture avec certaines options, dont plusieurs qui ne sont pas à la carte. Bref, fort intéressante, jusqu'à un certain point.

BMW 440i Coupé 2018. Pour l'essai routier de la semaine. Photo fournie par le constructeur.

Le coupé 440i 2018 en bref

Du son et des chevaux

Comme spécifié dans le texte, le groupe Performance M II (2900 $) consiste en une reprogrammation du module de contrôle du moteur donnant 55 ch et 39 lb-pi de plus et un échappement moins restrictif doté de clapets s'ouvrant en mode Sport et Sport+.

La manuelle toujours en vie

BMW offre toujours la boîte manuelle (6 rapports) de série dans sa Série 4 autant en variante propulsion qu'avec le rouage intégral, vous devez cependant opter pour le six-cylindres.

Les yeux sur la route

Comme la plupart des produits de la marque, la Série 4 peut être équipée d'un système d'affichage à tête haute qui projette diverses informations dans le pare-brise, celui-ci est doublé d'un nouveau bloc d'instrumentation numérique pour le modèle.

Pour toutes les saisons

La transmission intégrale de série optionnelle pour le six-cylindres favorise naturellement le train arrière et intervient de manière coulée pour ne pas pénaliser l'agrément de conduite.

La radio satellite en option

Pour les amateurs de radio satellite SiriusXM, BMW ne l'offre pas de série, ce qui vous force à prendre un groupe d'options assez complet, mais coûtant 6000 $.

Fiche technique

Version à l'essai : 440i Coupé xDrive

Prix (avec options et transport) : 76 235 $

Moteur : L6 DACT 3 L turbocompressé

Puissance (sans groupe M) : 320 ch à 5500 tr/min

Couple (sans groupe M) : 330 lb-pi de 1380 à 5000 tr/min

Transmission (modèle d'essai) : automatique à 8 rapports avec mode manuel

Architecture motrice : moteur longitudinal avant, transmission intégrale

Consommation (ÉnerGuide) : 9,8 L/100 km (super)

Concurrentes directes (440i Coupé) : Audi S5, Cadillac ATS coupé, Infiniti Q60, Lexus RC, Mercedes-Benz Classe C Coupé

Du nouveau en 2018 ? : Phares bi-DEL de série, feux arrière redessinés, suspension et direction retouchés, nouveau système d'infodivertissement iDrive 6.0

Pour en savoir plus : www.bmw.ca