Le constructeur automobile italo-américain Fiat-Chrysler a confirmé qu'il va réorienter sa production aux Etats-Unis vers les populaires «trucks» (les camionnettes) et les VUS, et réduire sa production de berlines classiques.

Pour ce faire, le troisième constructeur américain va déplacer plusieurs chaînes de production entre ses différentes usines pour augmenter la production de modèles phare de ses marques Jeep et RAM (Dodge).

Le président du groupe, Sergio Marchionne, a rendu officielle cette information révélée au début de février par le quotidien Detroit Free Press.

C'est une conséquence directe de la baisse du prix de l'essence en Amérique du Nord et Fiat-Chrysler n'est pas le seul constructeur à s'adapter au regain d'appétit des consommateurs pour les 4x4 de ville et les pick-ups. Chez Fiat Chrysler, cette retour vers les camionnettes et gros VUS se fera au détriment du lancement nord-américain d'Alfa-Roméo, qui aura moins d'ampleur qu'annoncé.

Pétrole pas cher : pour longtemps

Fiat-Chrysler estime que la baisse du prix du pétrole va durer longtemps, en tout cas dans l'avenir prévisible. La tendance vers les modèles plus est gros sera durable.

En présentant les résultats de FCA, le PDG Sergio Marchionne a ainsi annoncé que la production de la nouvelle camionnette RAM-1500, l'une des meilleures ventes du groupe, serait déplacée de l'usine de Warren à celle de Sterling Heights, toutes deux dans la banlieue de Detroit (nord), considérée comme la capitale historique de l'automobile américaine.

Les modèles appelés à remplacer les Jeep Compass et Patriot, actuellement fabriqués à l'usine de Belvidere près de Chicago, seront eux assemblés dans des usines au Mexique et au Brésil et ultérieurement en Chine, a annoncé M. Marchionne.

nnonce, par Ford, d'un investissement de 1,6 milliard de dollars dans une nouvelle usine au Mexique.

Les nouveaux Jeep passeront avant Alfa

Il a souligné que le groupe aura mis en place d'ici le début 2018 une nouvelle géographie de sa production aux Etats-Unis avec l'arrivée de nouveaux modèles pour remplacer ceux existants de RAM et de Jeep.

Le déploiement des berlines Alfa Romeo en Amérique du Nord, planifié quand le pétrole était au dessus de 100 $ US le baril, sera atténué, rapporte par ailleurs le magazine Automotive News.

Fiat Chrysler ajoutera seulement un VUS intermédiaire en 2017 la Giulia à l'offre nord-américaine d'Alfa Roméo. La Giulia entrera en production d'ici la fin de 2016 et le VUS intermédiaire en 2017. Mais l'ajout d'une grosse berline, de deux petits VUS, d'une voiture à hayon et de deux "véhicules créneau" de petite série est reporté dans un horizon allant de la fin 2017 à la fin 2020.

Fiat-Chrysler pourrait aussi faire produire en sous-traitance les berlines Chrysler 200 et Dodge Dart pour libérer de la capacité de production dans ses usines nord-américaines.

FCA n'a pas donné d'indications sur le montant financier de ces changements. Le groupe a annoncé mardi une forte hausse de son bénéfice net mais également de sa dette.

Le syndicat donne sa bénédiction

FCA US avait annoncé début avril des mesures de réduction de production sur le site de Sterling Heights avec l'élimination d'une rotation se traduisant par la mise au chômage technique de 1100 ouvriers. L'usine devrait toutefois reprendre son rythme normal de production avec l'arrivée du nouveau RAM-1500. Quant à l'usine de Warren, l'une des plus anciennes de groupe, elle sera appelée à produire la nouvelle Jeep Wagoneer.

M. Marchionne a souligné que des mises à pied temporaires étaient à prévoir pendant la réorganisation. Mais après, il devrait y avoir une augmentation des effectifs aux Etats-Unis. Le patron italo-canadien de Fiat-Chrysler semble avoir obtenu le soutien du syndicat de branche UAW pour concentrer aux Etats-Unis la production de modèles à forte valeur ajoutée.

De son côté, Ford va consacrer plus de 1,5 milliard de dollars à la rénovation d'usines dans le Michigan et l'Ohio, notamment dans une usine de fabrication de boîtes de vitesse et de cabines pour sa camionnette F-150 qui est son meilleur vendeur.

Ces investissements ont été  favorablement accueillis au syndicat Travailleurs unis de l'automobile, qui, au début d'avril, s'était inquiété de l'annonce par Ford d'un investissement de 1,7 milliard dans une usine au Mexique.