Quelques mois à peine après son entrée en fonction, le nouveau PDG de Ford se donne une mission pour le moins ardue: réanimer Lincoln. La marque de luxe du constructeur, acquise en 1922 par Henry Ford, souffre depuis de nombreuses années d'une trop grande promiscuité avec la gamme Ford. Va-t-il s'inspirer du remède de cheval donné à Cadillac par General Motors au début des années 2000?

Reuters a appris que Fields serait sur le point de dévoiler un nouveau plan pour réanimer la marque, cette fois avec l'appui du président exécutif de Ford, Bill Ford. Selon l'agence de presse, Ford investirait au moins 5 milliards US supplémentaires sur cinq ans pour donner à Lincoln les outils nécessaires pour qu'elle devienne réellement compétitive dans l'arène des constructeurs de luxe.

Ce plan comprendrait, entre autres, le développement d'une nouvelle plate-forme pouvant être adaptée autant à un système quatre roues motrices qu'à des groupes motopropulseurs à traction ou à propulsion. Ce châssis destiné à la marque permettra de plus grandes possibilités de différenciation. Faute de fonds pour assurer une réelle distinction avec Ford, Lincoln est contrainte depuis de nombreuses années de partager les moteurs et les châssis avec le constructeur généraliste.

Tripler les ventes

Fields désire revoir l'ensemble de la gamme Lincoln, avec des refontes ou de nouveaux modèles, dans un plan étalé sur cinq ans. Avec ce remaniement, Lincoln espère pouvoir tripler ses ventes dans le monde pour atteindre le seuil des 300 000 exemplaires écoulés d'ici 2020.

C'est sans surprise que l'on apprend que le prochain Navigator, prévu pour 2017, devrait faire usage de panneaux de carrosserie en aluminium, à l'instar du Ford F-150 2015.

Ce virage, s'il se concrétise, est inévitable. Il en va de la survie de ce constructeur qui a clos la dernière année avec des ventes sous les 6000 unités au Canada. C'est loin du bilan annuel de 9600 exemplaires de Cadillac et très loin de Mercedes, qui a inscrit des ventes annuelles de 34 800 véhicules en 2013...