Le constructeur automobile Ford est la cible d'une campagne aux États-Unis l'accusant de vouloir revenir sur ses engagements environnementaux et de faire pression pour modifier les normes de consommation imposées aux voitures.

Une pétition portant 250 000 signatures lui a été remise mardi par des groupes activistes. Cette campagne est organisée par Greenpeace, Public Citizen et le Sierra Club.

Madeline Page de Public Citizen a notamment accusé le constructeur «d'hypocrisie» en prônant d'une main un message «écologique» alors que, de l'autre, les voitures qu'il fabrique comptent parmi les plus polluantes.

«Tous aussi mauvais, mais Ford plus hypocrite»

Les constructeurs «sont tous aussi mauvais» les uns que les autres, affirme Mme Page, «mais Ford est plus hypocrite» que ses concurrents General Motors ou Fiat Chrysler car il pousse à la révision des normes «CAFE» (Corporate Average Fuel Economy) qui leur imposent des normes de consommation maximales calculées sur l'ensemble de leur flotte.

Fixées par l'administration Obama pour la période 2022-2025, elles pourraient toutefois être assouplies par celle de Donald Trump. Elles prévoient actuellement des augmentations graduelles de l'autonomie des véhicules pour atteindre un objectif de 54,5 miles pour un gallon d'essence (4,32 litres aux cent kilomètres) en 2025.

Ford répond qu'il ne vise pas à supprimer ces normes mais plutôt à les modifier et demande surtout une norme nationale alors que la Californie, l'État le plus peuplé des États-Unis, dispose d'une dérogation pour imposer ses propres normes, encore plus strictes.

«Nous apportons notre soutien à des normes plus restrictives d'ici 2025 et ne demandons pas un retour en arrière,» a souligné une porte-parole de Ford, Christin Barker.

Ford dit qu'il veut réduire le CO2

«Nous souhaitons une seule norme avec aussi davantage de souplesse pour apporter des solutions plus économiques à nos clients», a-t-elle ajouté, affirmant que le constructeur souhaitait réduire les émissions de CO2 comme prévu par l'accord de Paris sur le climat.

Ford avait toutefois annoncé fin avril une réorganisation de sa gamme afin de coller aux goûts des consommateurs américains. Environ 90% de son portefeuille ne sera constitué que de camionnettes à plateau (pickups), de 4X4 de ville, de crossovers et d'utilitaires d'ici deux ans alors que ces véhicules sont considérés comme plus polluants que les autres. Parallèlement, il ne va plus investir dans les voitures compactes en Amérique du Nord (États-Unis, Canada et Mexique), en raison «du déclin de la demande et à cause de la rentabilité de ces produits».