La série noire continue pour General Motors qui a dû rappeler mardi 2,4 millions de véhicules supplémentaires aux États-Unis pour des défauts mécaniques après avoir été mis à l'amende la semaine dernière par les autorités américaines.

Au total, le premier constructeur américain aura désormais rappelé plus de 12 millions de véhicules depuis le début de l'année pour différents problèmes de sécurité, dont certains ont été associés à des accidents mortels.

Ce n'est toutefois pas le cas des rappels annoncés mardi, assure le groupe. Dans son communiqué, il dit avoir été informé de «18 accidents et d'un blessé» en lien avec ces défauts techniques, mais assure qu'ils n'ont causé aucun «accident mortel».

Évoquant des «problèmes de sécurité naissants», GM va principalement rappeler des modèles récents de Buick Enclave, de Chevrolet Traverse, de GMC Acadia et de Saturn Outlooks, soit 1,3 million de voitures qui présentent des risques «d'usure» des câbles de la ceinture de sécurité abdominale à l'avant du véhicule.

En cas d'accident, la rupture du câble risquerait «d'augmenter les risques» de blessures pour les passagers avant, précise le groupe dans son communiqué.

Plus d'un million de Chevrolet Malibu fabriquées entre 2004-2008 et des Pontiac G6 datant de 2005-2008 sont également rappelés pour des problèmes d'usure de câble du changement de vitesse.

Impact financier

L'impact financier des ces nouveaux rappels n'est pas négligeable pour le groupe de Detroit qui avait été sauvé de la faillite en 2009 grâce à l'intervention de l'État fédéral.

Dans son communiqué, GM indique ainsi qu'il va inscrire 200 millions de dollars supplémentaires de charges dans ses comptes au deuxième trimestre pour faire face aux frais de réparation, après avoir déjà annoncé une provision d'un montant similaire à la mi-mai.

Au total, ces 400 millions de dollars risquent d'aggraver les maux du constructeur dont les résultats ont déjà été plombés par ces rappels à répétition. Son bénéfice net a ainsi chuté de 85,5% à 125 millions de dollars au premier trimestre, où il avait passé une charge exceptionnelle de 1,3 milliard de dollars.

Ce nouvel épisode risque également de ternir encore davantage l'image de General Motors, qui emploie quelque 212 000 personnes.

Depuis plusieurs mois, GM est sur le grill pour avoir tardé à rappeler des véhicules produits entre 2003 et 2011 et affectés par un défaut du commutateur d'allumage empêchant les airbags de se déployer.

Au moins 13 accidents mortels, certains datant de plusieurs années, sont associés à cette pièce défectueuse qui vaut à GM d'être par ailleurs visé par une enquête du ministère de la Justice.

Vendredi, le groupe s'est déjà vu infliger une amende record de 35 millions de dollars par les autorités américaines qui ont fustigé son inertie et pointé une culture d'entreprise inadéquate. Début mai, des sénateurs avaient même accusé le groupe de «comportement criminel».

«Personne n'est parfait. Mais nous ne pouvons pas tolérer, et nous ne tolérerons jamais, qu'une personne ou une entreprise soit informée d'un danger et ne dise rien», a affirmé le secrétaire aux Transports, Anthony Foxx.

Aux termes des sanctions des autorités, le groupe devra également procéder à des «changements institutionnels», s'assurer que le remplacement des pièces défectueuses se fasse «rapidement» et faire en sorte qu'un «maximum» de conducteurs ramènent leurs voitures en cas de problèmes.

Arrivée mi-janvier à la tête de l'entreprise, Mary Barra a assuré la semaine dernière que son groupe avait «beaucoup appris» et qu'il allait devenir une «entreprise leader en matière de sécurité».