General Motors (GM) est dans le collimateur de la Chine, qui a ouvert une enquête contre le groupe américain pour antitrust, a indiqué mercredi une source proche du dossier sous couvert d'anonymat.

Hier, le journal officiel China Daily avait rapporté que Pékin s'apprêtait à infliger une amende anti-monopole à un constructeur automobile américain sans toutefois dévoiler l'identité du groupe. (Voir notre article d'hier à ce sujet).

Des sources au fait du dossier et souhaitant ne pas être nommées ont confirmé aujourd'hui que le constructeur visé par l'enquête est GM.

Les menaces à peine voilées de Pékin, dans le China Daily, s'apparentent à une réponse à la rhétorique incendiaire du président élu américain Donald Trump qui veut instaurer des tarifs douaniers sur des importations chinoises dans l'espoir de convaincre les grandes entreprises américaines de rapatrier aux États-Unis les emplois industriels délocalisés dans des pays à la main d'oeuvre bon marché.

La sanction contre GM sera infligée «bientôt», assure China Daily, citant une «interview exclusive» avec un responsable de l'agence de planification économique chinoise.

Le Buick Envision est un des VUS fabriqués en Chine par GM. Il est même importé de Chine vers l'Amérique du Nord par le géant de Detroit. Photo: GM-Chine

Enquête pour entente sur les prix

Le géant de Detroit est accusé d'entente sur les prix avec des concessionnaires.

Interrogé sur le sujet, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Geng Shuang a indiqué mercredi n'avoir «aucun détail». Il a cependant assuré que les entreprises américaines étaient les bienvenues en Chine, du moment qu'elles respectent la loi.

«GM respecte complètement les lois et régulations locales partout où il opère», a répondu à l'AFP un porte-parole, refusant de commenter au-delà.

Le constructeur automobile emploie 58 000 personnes en Chine et y a déployé ses VUS (4X4 de loisirs) et ses marques Chevrolet et Buick. Il y développe également avec ses partenaires locaux dont SAIC des marques Baojun (citadines) et Wuling (utilitaires), lui permettant de proposer des véhicules à des prix abordables pour le consommateur chinois moyen.

L'annonce de l'enquête intervient en pleine guerre verbale entre les médias chinois et Donald Trump, qui a menacé dimanche de reprendre des relations officielles avec l'île de Taïwan, si Pékin ne faisait pas de concessions «y compris sur le commerce».

La Baojun 310, développée par GM avec des partenaires chinois, a été un succès instantané en Chine à son lancement, avec 11 809 ventes en octobre et 15 006 ventes en novembre. «Baojun» signifie «cheval précieux» en mandarin. Photo: Baojun