General Motors a dégagé en 2016 ses meilleurs résultats depuis sa faillite de 2009 et a promis une performance identique en 2017 malgré des stocks importants et des pressions du président américain Donald Trump pour produire davantage aux États-Unis.Les bons résultats financier de GM n'ont pas empêché son action de chuter de 5,5 % à 34,81 $ US en début de séance, avant de remonter et de se stabiliser autour de 35,10 $ US à la Bourse de New York.

Le premier constructeur américain a dégagé un bénéfice de 9,43 milliards de dollars (tous les montants sont en dollars américains) sur l'ensemble de l'exercice 2016, en baisse de 2,7%.

Marge de profit de 10,1 % : exceptionnelle

Mais le bénéfice opérationnel a atteint 12 milliards de dollars (+9,3% sur un an) pour une marge record de 10,1%, un niveau rare pour un constructeur de véhicules de masse.

Au quatrième trimestre, le bénéfice net a certes été divisé par plus de trois à 1,83 milliard (-70,7 % !), mais il est conforme aux anticipations des marchés financiers.

En effet, les trois derniers mois de 2015 avaient été gonflés par des éléments exceptionnels tel un gain fiscal et des ajustements comptables favorables.

Le bénéfice par action ajusté s'est établi en 2016 à 6,12 dollars et à 1,28 dollar lors du quatrième trimestre, contre 6,01 dollars et 1,17 dollar espérés respectivement par les analystes.

Le Renaissance Center, quartier général mondial de GM à Détroit. Photo: AFP

GM a vendu un record de 10 millions de voitures (+1,2%) l'an dernier mais reste troisième constructeur automobile mondial derrière Volkswagen (10,3 millions d'unités) et Toyota (10,18 millions).

Le chiffre d'affaires 2016 a augmenté de 9,2% à 166,38 milliards de dollars, tandis que les revenus trimestriels ont progressé de 10,84% à 43,92 milliards.

«Une autre année très solide»... et des mises à pied en 2017

Pour 2017, «nous tablons sur une autre année très solide», a indiqué à des journalistes le directeur financier Chuck Stevens, balayant ainsi les inquiétudes des experts qui redoutent, eux, une stagnation du marché automobile américain après sept années consécutives de hausse.

GM, qui a vu sa marge diminuer à 5,4% au quatrième trimestre contre 7% à la même période un an plus tôt, entend durcir sa cure d'austérité pour préserver sa rentabilité.

L'objectif de réductions de coûts d'ici 2018 a été augmenté d'un milliard de dollars à 6,5 milliards.

Le groupe, confronté à des stocks importants, veut notamment aligner l'offre à la demande, ce qui devrait conduire à une réduction de la production dans des usines américaines.

Les inventaires de GM ont augmenté d'un tiers en fin d'année 2016 pour atteindre 845 000 véhicules non vendus, a indiqué le groupe qui s'est engagé à réduire considérablement ce stock d'invendus, ce qui nécessitera d'importantes opérations de promotion en plus de la baisse de la production.

GM dit qu'elle est en Cadillac, les investisseurs ne sont pas d'accord. Photo: André Pichette, La Presse

Couper pour préserver la rentabilité

Il a commencé à produire moins de berlines Chevy Cruze et Camaro, Buick LaCrosse et Cadillac CT6. Cette décision s'est traduite en décembre par la suppression d'emplois dont 638 postes d'intérimaires et 493 emplois à temps plein.

Ces mesures vont à l'encontre des injonctions du nouveau président américain Donald Trump, qui demande aux constructeurs automobiles présents sur le sol américain de construire de nouvelles usines.

«Il y a un grand nombre d'usines pour lesquelles les décisions ont déjà été prises et il est difficile de revenir dessus», a expliqué mardi Chuck Stevens.

Les investisseurs ont sûrement pris acte de toutes ces difficultés potentielles. Les analystes de la banque Deutsche Bank faisaient valoir ce matin que les dépenses du groupe, qui investit à tout-va dans les véhicules autonomes, avaient beaucoup augmenté, dont 400 millions de dollars de plus pour les services liés à la mobilité. Cette tendance devrait se poursuivre, craignent-ils.

«Il est plus que probable que les coûts demeurent un vent contraire en 2017 et au-delà», estime la banque.

Autre élément négatif de nature à augmenter les coûts: GM va verser un bonus annuel de 12 000 dollars à chacun de ses 52 000 employés américains, en hausse de 1000 dollars comparé à un an plus tôt.

Il y a déjà eu des mises à pied à l'usine de Lordstown, en Ohio, qui assemble la Chevrolet Cruze. Photo: GM