L'UAW, le puissant syndicat de l'automobile aux États-Unis, va se battre pour ses membres affectés par la fermeture d'une usine General Motors dans un État important dans l'échiquier politique américain, en réponse à des critiques de Donald Trump.

« La préoccupation de l'UAW est et a toujours été pour nos membres affectés et on fera tout ce qui est possible pour garder ouvertes des usines GM », a indiqué à l'AFP Brian Rothenberg, un porte-parole de l'UAW.

Le syndicat réagissait à des pressions du président Donald Trump, qui s'en est pris à lui et à GM dimanche et lundi pour leur demander d'accélérer leurs négociations salariales et de rouvrir une usine du constructeur automobile à Lordstown, dans l'État industriel de l'Ohio. 

M. Trump, qui a été élu sur la promesse de rapatrier aux États-Unis les emplois industriels, doit se rendre mercredi dans cet État considéré comme une région décisive pour gagner un second mandat à la Maison-Blanche.

«Je m'en fiche»

« Viens de parler à Mary Barra, la PDG de General Motors au sujet de l'usine Lordstown, Ohio. Je ne suis pas content qu'elle ferme alors que tout le reste dans notre pays est en plein BOOM. Je lui ai demandé de la vendre ou alors de faire quelque chose vite. Elle rejette la faute à l'UAW - Je m'en fiche, je la (usine) veux ouverte », a écrit dimanche M. Trump.

« Le président démocrate de l'UAW local 1112 David Green a intérêt à se mettre au travail et produire des résultats. GM a laissé tomber notre pays, mais d'autres entreprises en bien meilleur état y viennent en nombre. Je veux de l'action à Lordstown vite », a ajouté le président américain.

M. Trump a renouvelé ses critiques lundi : « General Motors et l'UAW vont démarrer des "négociations" en septembre/octobre [...] Pourquoi attendre, commencez-les maintenant ! Je veux que des emplois restent aux États-Unis et veux que Lordstown [...] rouvre ou soit vendue à une entreprise qui va la rouvrir vite ».

Sept usines GM condamnées, dont une au Canada

GM a annoncé en novembre son intention de supprimer 15 % des emplois du groupe en 2019, soit environ 14 000 emplois, en cessant la production sur sept sites : un à Oshawa au Canada, quatre aux États-Unis, dont Lordstown, et deux en dehors de l'Amérique du Nord.

L'usine de Lordstown a produit sa dernière voiture ce mois-ci, une berline Chevrolet Cruze.

. Elle employait quelque 1400 personnes à temps plein et son avenir « sera décidé entre GM et l'UAW » lors des négociations sur un nouvel accord salarial devant débuter cet été, a précisé GM.

Le groupe automobile indique également que plus de 1000 salariés des usines devant fermer aux États-Unis ont été transférés vers d'autres usines.

Le syndicat UAW poursuit GM en justice

Le syndicat a attaqué GM en justice, affirmant que le géant de Detroit avait enfreint les termes d'un accord collectif conclu en 2015.

GM répète depuis des mois vouloir répondre au désintérêt pour les voitures compactes (berlines et citadines) aux États-Unis et à la transformation du secteur automobile.

A l'inverse, ses concurrents comme Fiat Chrysler et Toyota ont annoncé récemment des milliards de dollars d'investissements supplémentaires dans leurs usines américaines, le premier devant construire à Détroit le premier site de production depuis 27 ans.

Donald Trump a renouvelé ses critiques au moment où il envisage des mesures pour défendre le secteur automobile américain, dont il se sert dans les négociations commerciales avec les partenaires des États-Unis.

Il menace par exemple d'imposer 25 % de taxes supplémentaires sur les voitures importées, tarifs douaniers auxquels GM et d'autres acteurs du secteur sont opposés.

PHOTO SOCIAL MEDIA, MARISOL GONZALEZ - BOWERS

Des employés posent avec la dernière Chevrolet Cruze assemblée à l'usine GM de Lordstown, en Ohio, le 6 mars dernier. L'écriteau posé sur le pare-brise demande à GM d'allouer à l'usine un nouveau modèle à assembler.