Le constructeur sud-coréen Hyundai a annoncé son intention de lancer bientôt un petit VUS urbain qui s'appellera le «Venue». Il sera présenté au Salon de l'auto de New York le 17 avril prochain.

Hyundai décrit le Venue comme son «véhicule d'entrée de gamme destiné entrepreneurs urbains».

Si le groupe-cible des «entrepreneurs urbains» n'est pas évident pour vous, Hyundai a inclus dans son communiqué une photo montrant de beaux jeunes gens hip qui font la fête sur un toit dans un quartier branché.

Venue : pas le même sens en anglais

Pour un francophone, venue est le participe passé singulier féminin du verbe venir et désigne aussi «l'action ou le fait d'arriver en un lieu» (annoncer la venue d'un visiteur) ou «le fait d'apparaître, de survenir, de se produire» (la venue du printemps est proche), nous rappelle le dictionnaire Larousse. Désormais, c'est aussi un nom de voiture vraiment bizarre. 

En anglais, venue n'a pas le même sens : cela veut dire «lieu», ou «endroit», mais dans le sens plus précis de «endroit où un événement spécifique a lieu». Le dictionnaire en ligne Merriam-Webster donne l'exemple de music venue, un générique englobant salle de spectacle, festival de  musique, etc. C'est sans doute ce sens qui a inspiré les spécialistes en marketing de Hyundai. Le mot anglais venue a aussi un sens juridique, qui désigne la ville ou le district judiciaire où un procès a lieu.

Dans les concessions Hyundai du Québec, les vendeurs d'autos voudront sûrement dire aux acheteurs potentiels que le mot anglais venue est un emprunt très ancien au français parlé il y a sept ou huit siècles. Il vient du vieux français visné (qui vient du latin vicinus) et qui voulait dire voisinage ou quartier, selon le dictionnaire Merriam-Webster.

PHOTO HYUNDAI

Des entrepreneurs urbains.

C'est un drôle de nom pour une voiture, mais si les consommateurs d'ici se sont déjà habitués à la Buick LaCrosse et à l'Audi e-tron, Venue ne posera pas de problème.

Merriam-Webster nous dit que venue est passé à l'anglais par le truchement de la langue Anglo-Normande. Elle était parlée à la cour par les descendants des seigneurs normands après la conquête de l'Angleterre en 1066 par Guillaume le Conquérant, un personnage historique qu'on ne mentionne pas assez souvent dans la presse automobile.

Guillaume le Conquérant.