À raison, les sous-compactes ont longtemps été associées à une image bon marché, une porte d'entrée imparfaite et austère ouvrant sur les gammes des constructeurs généralistes. On les achetait sans trop d'implication émotive, comme un électroménager, pour se déplacer sans devoir casser sa tirelire.

Mais voilà, les temps ont changé et l'avènement d'une offre nettement plus complète force la sous-compacte à se renouveler. La nouvelle et quatrième cuvée de la Kia Rio essayée cette semaine en est le résultat.

Son design

Vous l'aurez remarqué, la Rio a été entièrement redessinée pour la transition vers cette nouvelle génération.

Toujours sous la direction de Peter Schreyer, le service de design de Kia frappe une fois de plus dans le mille.

Très ramassée, évidemment en raison de sa taille de sous-compacte et de son porte-à-faux arrière court, cette Rio affiche un grand niveau de sophistication pour le segment. La partie avant est très intéressante, avec ses phares bien proportionnés et qui s'allongent sur les ailes pour permettre une continuité. Les lignes, plus anguleuses que celles du modèle précédent, et son capot moins renflé rendent le tout nettement plus harmonieux.

Notons également la surface vitrée assez abondante couplée à une ceinture de caisse basse, des éléments inspirés inévitablement de la Volkswagen Golf qui permettent une bonne visibilité.

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À bord

Malgré sa garde au sol plutôt basse, on entre et sort très facilement de cette Rio.

Après s'être installé sur des sièges dont l'assise est un peu juste, on dénote un grand sérieux dans l'assemblage. Aucun interstice n'est visible entre les moulures et l'agencement des couleurs est agréable à l'oeil.

La présentation, qui mêle modernité et simplicité, est très sophistiquée pour une voiture de cette catégorie et favorise une bonne ergonomie des commandes.

Évidemment, comme il s'agit d'une sous-compacte, les plastiques sont essentiellement durs, mais ont un bon rendu. Pour l'espace, la Rio est plutôt généreuse pour les jambes à l'avant, mais ça se corse à l'arrière.

En d'autres mots, elle n'est pas une solution de rechange à une compacte à ce chapitre.

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Sous le capot

La Rio est offerte avec un seul moteur. D'une cylindrée de 1,6 L, ce quatre-cylindres à injection directe produit 130 ch et 119 lb-pi, soit 7 ch et 4 lb-pi de moins que la mouture précédente.

En dépit de ce recul théorique, il est plus nerveux en conduite urbaine, ce qui facilite la navigation dans la circulation dense.

Sans surprise, ce n'est pas un moulin qui adore les hauts régimes, il produit une puissance adéquate de manière progressive.

Une boîte manuelle de 6 rapports le seconde de série alors qu'une automatique, de 6 rapports aussi, s'avance en option. Cette dernière fait un travail irréprochable.

Le talon d'Achille de ce groupe demeure la consommation de carburant, qui peine à descendre en moyenne (ville/autoroute) sous les 7 L/100 km.

C'est trop.

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Derrière le volant

La sous-compacte hérite d'une toute nouvelle plateforme pour 2018 et une géométrie de suspension différente.

Celles-ci demeurent toutefois plutôt traditionnelles, de type MacPherson à l'avant et à essieu rigide derrière. Ce travail d'ingénierie se traduit derrière le volant par un comportement routier vraiment intéressant.

La Rio part évidemment avec un avantage de taille, son poids de 1278 kg. Cela dit, jamais une Rio n'aura été aussi précise et docile dans son tempérament, surtout en tenue de cap.

La direction a été grandement améliorée autant sur le plan du toucher que de la précision. Les éléments suspenseurs aussi, surtout à l'arrière où l'essieu ne constitue plus un handicap en virage lorsque le sol est inégal.

Bref, on sent une inspiration européenne tangible et un réel plaisir au volant sans devoir dépasser les limites de vitesse.

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Technologies embarquées

En raison de son positionnement en entrée de gamme, la Rio est certes limitée au chapitre de l'équipement.

Kia propose cependant de série les sièges et le volant chauffants, une valeur ajoutée à noter.

Côté technologie, il n'y a pas d'éléments de sécurité active, sauf l'assistance au freinage d'urgence sur la version la plus cossue (EX Navi).

Le système d'infodivertissement, qui repose sur un écran tactile, est simple d'utilisation et permet d'utiliser les applications Apple CarPlay et Android Auto avec les livrées EX.

Celles-ci ajoutent également à leur équipement l'amarrage avec l'application télématique UVO qui permet d'interagir avec le véhicule au moyen d'un téléphone intelligent.

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Verdict

Il ne fait pas de doute, la Rio 2018 est une version améliorée d'un véhicule qui était déjà très bon.

Malgré ses nombreuses qualités, une question demeure cependant : êtes-vous prêt à payer autant pour une sous-compacte ?

C'est que cette Rio, lorsqu'on coche quelques options, dépasse facilement le seuil psychologique des 20 000 $. À ce prix, il y a des compactes aussi sinon plus frugales, plus spacieuses et mieux insonorisées.

Ses dimensions réduites, qui permettent une bonne maniabilité dans les espaces restreints, peuvent certes être un atout, mais très peu d'acheteurs seront séduits par cet argument.

Bref, cette Kia Rio est une très bonne voiture, mais souffre d'être dans une catégorie dont l'attrait se ternit.

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Carnet de notes

COFFRE ARRIÈRE SPACIEUX

La version à hayon de la Rio offre un coffre relativement spacieux (493 L), mais les dossiers arrière ne se rabattent pas complètement à plat.

FREINAGE EFFICACE

La Rio en version EX est proposée avec des freins à disque arrière et offre un freinage amplement puissant et facilement modulable.

CAMÉRA DE RECUL DE SÉRIE

Comme bien des voitures récentes, la Rio est outillée de série de la caméra de recul pour faciliter les manoeuvres de stationnement.

TROISIÈME AU CHAPITRE DES VENTES

La Rio se classe troisième dans sa catégorie pour ce qui est des ventes canadiennes comptabilités de janvier à avril, derrière la Nissan Versa et sa cousine sud-coréenne, la Hyundai Accent.

VERSION DE BASE ALLÉCHANTE... JUSQU'À UN CERTAIN POINT

La version de base (LX), dont le prix de départ est fixé à 14 995 $ (sans les frais de préparation), peut s'avérer une bonne affaire, mais vous devrez négocier avec une transmission manuelle et l'absence de climatiseur.

Fiche technique

VERSION À L'ESSAI : EX Sport à 5 portières

PRIX (AVEC OPTIONS, TRANSPORT ET PRÉPARATION)M : 23 905 $

MOTEUR : L4 DACT 1,6 L

PUISSANCE : 130 ch à 6300 tr/min

COUPLE : 119 lb-pi à 4850 tr/min

TRANSMISSION (MODÈLE D'ESSAI) : Automatique à six rapports avec mode manuel

ARCHITECTURE MOTRICE : Moteur transversal avant, traction

CONSOMMATION (ÉNERGUIDE) : 7,5 L/100 km

CONCURRENTES : Chevrolet Sonic, Ford Fiesta, Honda Fit, Hyundai Accent, Nissan Versa, Toyota Yaris

DU NOUVEAU EN 2018 ? Nouvelle génération