Le renouvellement du Sorento s'organise selon le principe de la continuité. D'abord parce qu'il s'agit d'une mise à niveau, et non d'un changement de génération, mais aussi parce que le succès passé du Sorento a sans doute convaincu Kia de ne pas trop perturber une équation gagnante jusqu'à présent.

Le constructeur sud-coréen n'a pas abandonné le Sorento, auquel il vient de consacrer une ultime mise en forme qui lui permet de s'intégrer dans une gamme qui, ces derniers temps, s'est renouvelée autour d'un vocabulaire esthétique plus énergique.

Vue de l'extérieur, l'opération se traduit surtout par une nouvelle face avant Kia qui lui confère (nous dit son constructeur) «une apparence plus sophistiquée et audacieuse». Ce qui n'empêche pas Kia de surjouer sa communication en assurant, par exemple, que la partie avant a été «entièrement repensée», alors que les modifications ont été introduites à dose homéopathique. Quant à l'arrière, il n'a pratiquement pas bougé, et le profil pas davantage. On n'échappe toutefois pas à l'éclosion d'une myriade de feux de jour à DEL, l'ensemble des constructeurs ayant presque décidé de transformer leurs voitures en arbres de Noël. Bref, esthétiquement, le Sorento est une copie presque conforme de son prédécesseur. À l'évidence, Kia n'a pas éprouvé le besoin de corriger le tir, même de façon subliminale. Il se donne tout juste l'air de rajeunir, les dimensions tant extérieures qu'intérieures étant demeurées les mêmes.

Les nouveaux arguments du Sorento se trouvent-ils dans l'habitacle? Un volant redessiné, tout comme le pommeau de levier de vitesse, et, sur les finitions les plus élevées, un cuir - de belle qualité (similaire à celui que l'on retrouve à bord de la Stinger) - et de nouveaux agencements de couleurs. Le tableau de bord reste toutefois très conservateur en dépit d'une instrumentation, de buses de ventilation et d'une console retouchées. Et même avec une connectivité améliorée, l'écran multimédia de 7 po commence à dater face à la concurrence.

Si le volume intérieur (habitacle et coffre) demeure le même et peine à soutenir la comparaison face à des concurrents plus larges et plus spacieux, le Sorento propose néanmoins une réelle polyvalence. Les sièges de la troisième rangée, étroits et peu confortables pour des adultes normalement constitués, se rabattent dans une configuration 50:50 alors que ceux de la deuxième rangée proposent plus d'options (40:20:40) pour mieux moduler la vie à bord et l'espace utilitaire. Notons aussi des progrès apportés à l'insonorisation. 

Pour le reste, le Sorento est un véhicule assez alerte sur la route, un VUS à bord duquel on peut envisager de parcourir de longues distances sans stress. D'ailleurs, à ce chapitre, la liste des caractéristiques de sécurité active s'enrichit cette année d'un système capable de reconnaître la fatigue de celui ou celle qui se trouve au volant.

Un diesel à la rescousse

Lorsqu'il s'agit de choisir un VUS de gabarit intermédiaire, le Sorento a besoin d'autres arguments pour conserver son aura face à une concurrence dynamique et multiforme. Depuis sa dernière refonte, plusieurs de ses concurrents ont pris un sérieux coup de jeune, d'autres sont nouvellement apparus (Volkswagen Atlas, Subaru Ascent). C'est pourquoi Kia proposera, mais pas avant tard cet automne, semble-t-il, une motorisation turbodiesel susceptible de séduire un nouveau public. Une décision pour le moins bizarre à l'heure où les consommateurs réclament une plus grande diversité de l'offre hybride et électrique. Le succès commercial remporté par exemple par le Mitsubishi Outlander PHEV et les versions T8 de Volvo attestent de cet engouement.

Jusqu'ici, la direction de Kia se garde de révéler tous les détails sur cette mécanique inédite (prix, consommation, disponibilité). Tout ce que l'on sait, c'est qu'il s'agit d'un quatre-cylindres de 2,2 L de 190 ch capable, dit-on, de délivrer 320 lb-pi de couple.

Pour l'instant, les nouveautés sous le capot sont plutôt maigres. Le V6 de 3,3 L est reconduit dans son intégralité, mais s'arrime désormais à une boîte automatique comptant 8 rapports. Celle-ci a un impact direct sur la consommation, autrefois assez importante de ce propulseur, sans le rendre pour autant aussi sobre que les mécaniques de cylindrées comparables offertes sur le marché. On retient de ce moteur sa belle discrétion et sa capacité à livrer des performances honnêtes. C'est tout.

Pour les modèles d'entrée de gamme, Kia retire le quatre-cylindres suralimenté au profit d'une mécanique atmosphérique de 2,4 L. Cette dernière s'acoquine exclusivement à une transmission automatique à six rapports. Une combinaison, la seule, offrant un mode d'entraînement à deux roues motrices (traction). Les autres Sorento bénéficient, quant à eux, d'un rouage intégral.

Dans sa configuration V6, le Sorento se trouve posé sur des suspensions qui n'ont rien perdu en confort et maîtrisent plutôt bien les mouvements de caisse dans les courbes. Lorsqu'on le sollicite, ce véhicule apparaît plus réactif que certains de ses concurrents plus gros et plus lourds et affiche une certaine aisance aux changements de cap. La direction en revanche n'offre guère de ressenti, le freinage offre une efficacité bien moyenne et le Sorento n'a rien perdu ses penchants sous-vireurs. Bref, à défaut d'être plus agréable à conduire, y compris à allure normale, le Sorento s'avère plutôt silencieux, correctement suspendu et sans histoire.

Cette parfaite continuité, sur le fond comme sur la forme, pourrait faire mauvais effet dans un univers automobile où le renouvellement accéléré des modèles tend à hâter leur obsolescence. Pourtant, le conservatisme du Sorento apparaît comme une évidence et nul ne reprochera à Kia d'appliquer sans fard le précepte qu'une évolution aussi timide rassure le client qui craint de faire les frais d'un véhicule tout neuf, mais à la fiabilité encore incertaine.

Or, il n'est pas sûr que cette cure de rajeunissement permettra au Sorento de traverser sereinement les deux ou trois années qui vont s'écouler avant qu'une nouvelle génération ne voie le jour.

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La fiche technique

L'ESSENTIEL

Marque/modèle: Kia Sorento

Fourchette de prix: de 27 995 $ à 48 865 $

Frais de transport et de préparation: 1785 $

Garantie de base: 60 mois/100 000 km

Consommation réelle: 10,9 L/100 km (V6)

Chez les concessionnaires: Maintenant

Concurrentes: Ford Explorer, Hyundai Santa Fe, Volkswagen Atlas

Pour en savoir plus: Visitez le site de Kia

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TECHNIQUE

Versions équipées du V6

Moteur: essence V6 DACT 3,3 Ls

Puissance: 301 ch à 6600 tr/min

Couple: 252 lb-pi à 5200 tr/min

Poids: 1860 kg

Rapport poids/puissance: 6,17 kg/ch

Mode: intégral

Transmission de série: automatique 8 rapports

Transmission optionnelle: aucune

Diamètre de braquage: 12,1 m

Freins (av.-arr.): disque-disque

Pneus (av.-arr.): 235/60R18

Capacité du réservoir: 71 L

Essence recommandée: ordinaire

Capacité de remorquage maximale: 2268 kg

Versions équipées du quatre-cylindres

Moteur: essence L4 DACT 2,4 L

Puissance: 185 ch à 6000 tr/min

Couple: 178 lb-pi à 4000 tr/min

Poids: 1728 kg

Rapport poids/puissance: 9,34 kg/ch

Mode: traction ou intégral

Transmission de série: automatique 6 rapports

Transmission optionnelle: aucune

Diamètre de braquage: 12,1 m

Freins (av.-arr.): disque-disque

Pneus (av.-arr.): 235/65R17

Capacité du réservoir: 71 L

Essence recommandée: ordinaire

Capacité de remorquage maximale: 907 kg

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ON AIME

Présentation valorisante

Prix compétitifs et garantie alléchante

Retouches apportées bénéfiques

ON AIME MOINS

Format étriqué face à la catégorie

Quatre-cylindres anémique, V6 gourmand

Comportement routier effacé