C'est une page de l'histoire de Lamborghini qui a été tournée la semaine dernière. Le constructeur, ancré depuis toujours dans la commune italienne de Sant'Agata Bolognese, a mis fin à la production d'un de ces modèles les plus célèbres : la Gallardo, apparue en 2003, n'est plus.

Modèle d'entrée de gamme depuis ses débuts, la création n'a certes jamais eu la trempe des Miura, Countach ou même Diablo, ces taureaux bestiaux, tantôt imparfaits, tantôt attachants qui ont habité les rêves de trois générations. On retiendra plutôt de cette voiture sa grande popularité. Des 30 000 Lamborghini construites depuis le dévoilement du premier taureau - la 350 GTV en 1963 - , 14 033 Gallardo ont été assemblées.

Son accessibilité, autant sur le plan du comportement que de la bourse, a assurément contribué à son essor. Deuxième modèle conçu sous le joug d'Audi après la Murciélago, la Gallardo a toujours intégré un rouage intégral basé sur le système quattro d'Audi (sauf pour quelques éditions spéciales LP 550-2). Son V10, raffiné tout au long de sa carrière, était également d'origine germanique - ses lointaines assises se retrouvent dans le V8 de 4,2 litres encore utilisé par Audi dans la RS5 et dans sa cousine, la R8.

Le dernier exemplaire assemblé de la belle aura finalement été une LP 570-4 Performante, le pinacle de la gamme, avec son V10 de 5,2 L à carter sec plutôt hargneux de 570 chevaux à 8000 tours/minute. Malgré sa configuration décapotable, son poids ne dépasse pas les 1500 kg (1485 kg).

Place maintenant à la Cabrera 

Lamborghini ne peut évidemment laisser vacant ce très profitable créneau. La marque reviendra l'année prochaine avec un tout nouveau modèle, qui peaufinera la recette afin de donner encore plus de fil à retordre à la Ferrari 458 Italia, la fierté de Fiat. Cette remplaçante ne nous interpelle pour l'instant qu'avec son nom, Cabrera.

Bien malin celui qui peut prédire sous quelle forme celle-ci se présentera l'année prochaine. Les échos de coulisses préfigurent une évolution plus qu'une révolution. Ainsi, le V10 de 5,2 L survivrait, non sans quelques modifications pour lui faire dépasser les 600 chevaux. Le modèle serait également proposé autant avec une transmission intégrale qu'avec une disposition à deux roues motrices - une stratégie pour combler les attentes des puristes et les amateurs cherchant une certaine polyvalence.

Chose certaine, elle sera tout autant, sinon plus extravertie. C'est une Lamborghini, après tout...