L'un des faits les plus marquants de ces cinq dernières années sur le marché automobile nord-américain, c'est la renaissance d'une technologie vieille d'un siècle, celle du moteur diesel.

Entre 2010 et 2014, sa part dans les immatriculations de véhicules neufs a fortement progressé. Le nombre passant de 326 000 à plus de 556 000 unités en combinant les ventes canadiennes et américaines.

Bref, il flotte comme une odeur de gasoil autour des statistiques du marché automobile nord-américain et cela incite aujourd'hui certains constructeurs automobiles, dont Land Rover, à proposer pareille mécanique.

Le constructeur britannique proposera en effet à compter de l'automne un V6 turbo-diesel (Td6) à bord de ses Range Rover et Range Rover Sport vendus en Amérique du Nord. D'une cylindrée de 3 litres, ce moteur délivre 254 chevaux et un couple de 440 livres-pieds. De quoi suffire largement à mouvoir de leur position statique ces deux véhicules qui affichent un peu plus de 2000 kg à la pesée et capables de tirer une charge de quelque 3500 kg.

Conçu originalement par Ford - qui ne l'a jamais utilisé - et réhabilité par les motoristes de Land Rover, ce moteur suralimenté par un seul turbocompresseur (en Europe, il est possible d'en avoir deux) permet d'importantes économies de carburant par rapport aux moteurs à essence offerts au catalogue de la marque.

Sobriété

À titre d'exemple, le plus « sobre » des V8 essence qui l'anime aujourd'hui consomme en moyenne 15,9 L/100 km et rejette 299 grammes de CO2 par kilomètre. Le moteur Td6, lui, affiche un rendement autrement plus convaincant : 9,4 L/100 km et des émissions de 182 g/km de dioxyde de carbone. On est loin d'une Prius, mais considérant la taille, le poids et la nature de ces utilitaires conçus au pays de Shakespeare, il y a tout de même lieu de se réjouir que la planète ne s'en portera que mieux. Et l'acheteur n'y verra guère de différence.

Au cours d'un premier contact réalisé la semaine dernière à l'occasion d'un lancement de presse, ce moteur s'est révélé d'une exquise souplesse, surtout au moment des relances. Alors que le V6 3 litres mis au point par le groupe Volkswagen, par exemple, exprime parfois sa puissance avec un peu trop d'empressement, le moteur anglais apparaît non seulement plus feutré, mais aussi plus progressif.

Land Rover estime que cette mécanique représentera 40 % des ventes de ces deux modèles à plus ou moins long terme. Et pour s'assurer d'atteindre cet objectif, la présence de ce moteur sous le capot commande, dans le cas du Range Rover Sport, un supplément de 1500 $. Les acheteurs du Range Rover HSE économiseront pour leur part 8000 $ en optant pour le Td6 au lieu du V8 compressé.

Ce moteur se retrouvera également à bord de la future berline XF de Jaguar. Le moteur Td6 ne plongera cependant sous le capot de cette dernière qu'à l'automne 2016. Le groupe JLR (Jaguar Land Rover) proposera également un quatre cylindres 2 litres turbodiesel de sa création pour animer les modèles les plus compacts de sa gamme.

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Photo Eric LeFrançois, Collaboration spéciale

Blotti dans sa cache, le Td6 de Land Rover dans toute sa splendeur.

À suivre

Le mardi 8 septembre, Rolls-Royce procédera au dévoilement de la Dawn, un cabriolet dérivé du coupé Wraith. De son côté, Toyota révélera au même moment la troisième génération de Prius.<

Le jeudi 10 septembre, Porsche soulèvera le voile (en partie) sur les moteurs qui animeront ses futurs modèles. Il est question notamment d'une réduction de la cylindrée pour certains modèles de 911, d'un quatre cylindres à plat pour les Cayman et Boxster et de nouveaux V6 et V8 réalisés en collaboration avec Audi.