Hormis l'importante parenthèse qu'a été la LFA, bouillante supervoiture ayant le temps de réponse d'un missile sol-air, il faut reculer assez loin dans l'histoire de Lexus pour retrouver les traces d'un vrai coupé. Avec sa RC, Lexus a décidé cette année de réinvestir le segment avec une optique pour le moins différente.

SON DESIGN

Règle générale, les constructeurs adoptent des appellations qui n'ont pas de réelle définition. Elles ne servent qu'à la hiérarchie. Ici, RC signifie « Radical Coupe ». Le côté frondeur de ce nouveau coupé s'affiche donc sans réelle cachette. Cette RC est certainement un objet de design dont la raison d'être première est d'attirer les regards... et ça marche remarquablement bien. Loin des dessins génériques concurrents, elle est très expressive avec sa calandre en sablier chromée, ses phares de jour en crochet et ses ailes bien en vue. Malgré ses angles, la ligne de toit est en outre d'une étonnante pureté.

À BORD

Ceux qui ont pris place à bord de la dernière génération de la IS ne seront pas déroutés. L'habitacle de la RC est une copie-carbone de celui de sa cousine à quatre portes. Très rectiligne et construite sur différents niveaux, la planche de bord affiche une certaine originalité. Les matériaux sont d'excellente qualité, tout comme l'assemblage. Les sièges proposés avec le groupe d'options F Sport sont assez bas, élégants avec leurs nombreuses surpiqûres et très confortables. Les places arrière ? Elles sont là pour les courtes distances seulement.

SOUS LE CAPOT

Oui, il y a la RC F avec son V8 de 5 L, mais la livrée 350 sera à coup sûr le choix le plus populaire. Son V6 de 3,5 L utilisé depuis longtemps par Lexus avance 307 chevaux comme argument. En théorie, c'est certes concurrentiel, mais sur la route, cette cavalerie s'anime un peu trop haut sur la plage. Ce creux n'est qu'exacerbé par une boîte automatique à six rapports, la seule proposée avec la transmission intégrale. À haut régime, le grondement sourd de la mécanique est satisfaisant, en contrepartie d'une consommation assez élevée pour un V6.

DERRIÈRE LE VOLANT

Comme attendu, la direction de la RC brille. D'une belle précision et amplement communicative, elle positionne l'auto où l'on veut avec fluidité. Malgré des pneus au profil très mince, la suspension, en mode « Normal », transforme la RC en vraie GT, avalant les kilomètres avec aisance. Une fois les suspensions raffermies lorsque le mode « Sport » est sélectionné, les mouvements sont plus contenus, sans toutefois pouvoir masquer complètement le poids et le roulis. Bref, cette RC 350 penche plus vers la route que le circuit, ce qui satisfera une majorité d'acheteurs.

LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

Lexus a fait le choix technique pour ses modèles 2015 d'une surface tactile carrée contrôlant l'ensemble du système d'infodivertissement. Une bonne idée certes, mais qui mérite encore certains ajustements. La vitesse de rafraîchissement du système d'exploitation ne semble par exemple pas suivre celle de ce dispositif tactile, ce qui aboutit à certaines frustrations. Outre cela, l'audio est réellement sans reproche. La sonorité produite par le système Mark Levinson est puissante tout en arrivant à capter une foule de nuances. Un délice.

VERDICT

Avec son bon rouage intégral, qui permet une flexibilité et un comportement routier neutre, son design et la fiabilité prévue comme excellente, il est difficile de ne pas recommander cette RC 350. Le seul réel reproche qu'on peut formuler envers cette création est probablement un léger manque d'expressivité derrière son volant pour soutenir celle de sa carrosserie. Cette RC se conduit comme une IS sans trop ajouter quoi que ce soit de plus à l'expérience générale de conduite. Extrovertie donc, mais très loin de l'excès.

OBSERVATIONS

> Les deux prises d'air visibles en bas de la calandre avant ne sont pas uniquement esthétiques, elle servent également à mieux refroidir les freins et fournir un appui aérodynamique supplémentaire.

> Pour mieux contrôler le roulis, les amortisseurs adaptatifs de la livrée F Sport peuvent ajuster de manière autonome leur force d'amortissement.

>  Pour s'assurer d'une meilleure qualité de peinture, Lexus a développé un nouveau procédé auparavant utilisé uniquement sur les prototypes qui se base sur cinq couches de peinture et deux séances de cuisson.

> Le châssis de la RC a été conçu avec différentes composantes empruntées autant à la berline GS (partie avant), l'ancien cabriolet IS C (partie centrale) et l'actuelle berline IS (partie arrière).

> À l'instar de la IS, le V6 de 3,5 L dispose de deux injecteurs par cylindres, un dans la chambre de combustion et l'autre dans le collecteur d'admission.