Lincoln a mis en ligne une photo qui laisse croire au retour des portes-suicide dans un modèle à venir.

Comme leur surnom très coloré l'indique, elles causaient jadis des inquiétudes de sécurité (on vous expliquera ça un peu plus bas). Même sécurisées par des améliorations techniques, elles ne sont pas toujours pratiques et posent des défis d'assemblage, alors elles ont disparu sauf sur certains modèles de petite série. On en a vu sur le coupé Saturn Ion des années 2000 et il y en a encore sur le Toyota FJ Cruiser, la BMW i3 et la Rolls-Royce Phantom.

Peut-être sur un VUS ?

Mais elles conservent un attrait indéniable, comme en font foi les prototypes ainsi pourvus qu'on voit de temps à autres dans les salons de l'auto. «Les portes à ouverture centrale ont élevé la Lincoln Continental des années 1960 au sommet du style de cette époque, c'était la voiture de gens comme Pablo Picasso», a écrit Lincoln sur les médias sociaux, ajoutant de façon énigmatique que c'est une image du passé... mais peut-être que non.

Le prototype Continental C de 2010 avait des portes antagonistes. Photo Lincoln

Lincoln n'a rien dit de plus mais des portes-suicide iraient bien sur la prochaine Continental. Sauf que c'est un modèle impopulaire qui semble voué à l'extinction.

Peut-être aussi sur le VUS Navigator, alors ? Son prototype pré-production avait des portes en élytre qui donnaient un accès très ample aux places arrière, en particulier. Ces portes verticales sont d'entretien compliqué et trop chères pour la production de masse, mais peut-être que ça a donné des idées à Lincoln.

Mais pourquoi des «portes-suicide» ?

L'origine de l'expression «portes-suicide» (leur vrai nom est «portes antagonistes» ou «portes inversées») n'est pas tout à fait claire. Selon l'explication la plus courante, qui remonte aux années avant la ceinture de sécurité, une porte arrière s'ouvrant vers l'arrière posait un risque d'éjection si elle s'ouvrait alors que l'auto était en mouvement : quiconque aurait le réflexe d'essayer de la retenir serait catapulté dans la rue. Sans parler des dommages à la voiture.

Le prototype du Lincoln Navigator avait des portes en élytre. Photo AP

Si une telle chose est jamais arrivée --ce qui n'est pas certain- le risque ne se pose plus avec les dispositifs qui bloquent la serrure et les alarmes électroniques de portes mal fermées.

L'autre explication est que le passager arrière gauche serait plus à risque de se faire frapper en sortant d'une auto stationnée dans la rue. Avec une porte normale, il est naturel de jeter un coup d'oeil derrière soi pour voir si une auto arrive. C'est, disent certains, moins naturel avec une porte antagoniste. Hyundai a réglé ce problème en mettant sur la Veloster une porte antagoniste seulement du côté trottoir.

La Continental des années 60. Photo Lincoln