Mazda ne fait pas partie du groupe des géants de l'automobile. La firme nippone, qui a divorcé de Ford en 2010, a vendu l'année dernière 72 000 véhicules au Canada, soit 8000 unités de plus que les ventes cumulées de la Honda Civic. Malgré ce fait qui traduit l'apparente petitesse de la marque, le constructeur cultive de grandes ambitions et fait bien les choses par les temps qui courent. Le CX-5 en est un bon exemple.

Son design

Le CX-5 est devenu en 2013 le premier modèle de la marque dont le design est construit en fonction du courant KODO. Tous les modèles, sauf la Mazda2 et la MX-5, qui seront bientôt refondues, sont aujourd'hui taillés selon ces balises. Au-delà de cette appellation, qui sert essentiellement au marketing, le CX-5 n'est pas démodé. Il s'appuie sur une belle homogénéité d'ensemble, valsant habilement entre l'auto et le VUS. Son faciès est particulièrement intéressant, marqué par un bouclier fondu à la calandre.

À bord

L'habitacle du CX-5 est étonnamment logeable pour la grosseur du véhicule. Les places avant conviennent à tous les gabarits, grâce à l'abondance d'espace pour la tête et les jambes et à la longue assise des sièges. Les places arrière, faciles d'accès, sont aussi invitantes. Pour la présentation générale, ça joue dans des tons qui rappellent hélas l'ère soviétique. C'est donc généralement noir et pas très enjoué, mais l'assemblage est impeccable, tout comme l'ergonomie. Mazda a aussi fait des efforts pour intégrer des matériaux souples dans la construction.

Sous le capot

Le multisegment est offert autant avec un quatre-cylindres de 2 L qu'un de 2,5 L. C'est ce dernier qui outillait le véhicule d'essai. Pour le rendement, c'est un moteur qui se situe parmi l'élite du segment. Bon, il n'est pas le plus frugal, mais il offre une nervosité satisfaisante tout en ayant de belles manières. Les ingénieurs de Mazda ont fait un travail de maître pour diminuer les vibrations généralement associées aux quatre-cylindres en ligne. La transmission automatique soutient avec brio ses prestations.

Derrière le volant

Au rayon du comportement routier, le CX-5 se conduit comme une Mazda, c'est sans équivoque. Le multisegment se positionne facilement en virage et nous laisse oublier, l'espace d'un instant, sa garde au sol plus haute que celle d'une compacte. La direction appuie cette aisance, mais comme c'est souvent le cas, elle pourrait s'exprimer plus. Le gros point faible du CX-5 est néanmoins le freinage. Il manque de mordant, et le système ABS durcit considérablement la pédale lorsqu'il se manifeste. C'est à revoir. Par ailleurs, le véhicule est classé parmi les meilleurs de sa catégorie par l'IIHS et la NHTSA pour ses performances lors des tests de collision.

Les technologies embarquées

C'est sur cet aspect que le CX-5 montre quelques rides. Le véhicule s'appuie sur une offre technologique plutôt dépassée lorsqu'on la compare à la concurrence. Pour avoir droit au GPS ainsi qu'à la radio satellite, il faut grimper tout en haut de l'échelle des versions et cocher la livrée GT, puis prendre le groupe Technologie. C'est donc à fort prix que l'on a droit à un écran trop petit et à des fonctionnalités limitées.

Verdict

Le CX-5 est globalement un excellent véhicule autant pour son agrément de conduite, l'habitabilité que confère son habitacle et sa bonne feuille de route en matière de fiabilité. On ne peut taire également le brio de son groupe motopropulseur. Mazda a récemment dévoilé la mouture 2016, légèrement redessinée et promise comme mieux garnie du côté technologie. Le constructeur soutient également avoir revu son insonorisation, une des faiblesses du modèle actuel. Avec ces modifications, le CX-5 pourrait certes prendre les devants. Pourra-t-il secouer l'hégémonie du Ford Escape au chapitre des ventes ? Il en a, du moins, les ingrédients.

Observations

> Avec le groupe Technologie, le CX-5 est pourvu de phares avant directionnels selon les virages, unplus pour les gens vivant à la campagne ou roulant fréquemment sur des routes peu éclairées.

> L'espace de chargement du CX-5 (966 L) est près de 100 L plus volumineux que celui de la Mazda3Sport, la livrée à 5 portes de la compacte.

> Un système d'assistance au freinage optionnel peut détecter une situation d'urgence à basse vitesse grâce à un capteur muni d'un laser. Il peut rapprocher les plaquettes du disque et même freiner à laplace du conducteur.

> Le CX-5 est classé parmi les meilleurs de sa catégorie par l'IIHS et le NHTSA pour ses performances lors des tests de collision.

> Si la consommation d'essence vous importe, la déclinaison GX avec son moteur 2 L et ses deuxroues motrices permettent d'abaisser la soif du CX-5 de 1 L en moyenne avec la boîte manuelle selon ÉnerGuide.