Se positionnant comme le plus fervent défenseur de cette notion éminemment subjective qu'est «le plaisir de conduire», Mazda veut se différencier. Le petit constructeur japonais est d'ailleurs quelque peu captif de cette image de marque, lui qui n'a pas les énormes ressources des grands pour construire de multiples offensives. Comment se traduit cette idée lorsqu'il faut l'appliquer aux multisegments intermédiaires, une catégorie peu portée sur l'identité ? C'est là que le CX-9 entre dans le bal.

SON DESIGN

Mazda est probablement l'un des constructeurs automobiles généralistes qui ont l'approche stylistique la plus cohérente.

Le CX-9 en est certes la preuve. De ce langage visuel découle, à mon sens, l'un des plus beaux dessins du segment. Sans qu'on puisse le qualifier d'exceptionnel, c'est un multisegment après tout, le CX-9 présente une belle harmonie dans les lignes. Bien dosée, la calandre se présente comme le prolongement naturel du capot, relativement long. Les ailes avant, assez costaudes, permettent d'accentuer cette présence assumée. De côté, le CX-9 paraît un peu plus générique, mais étale tout de même un beau raffinement grâce à un dessin de jantes fort réussi. Le hayon arrière, dont la lunette présente un angle prononcé, ajoute du dynamisme visuel, mais enlève un peu d'espace en hauteur.

À BORD

Le CX-9 rend son habitacle fort accessible. Une fois assis derrière le volant, on se sent toutefois à l'étroit au niveau des cuisses.

C'est que Mazda a cru bon placer les commutateurs des fenêtres et de déverrouillage sur un panneau qui déborde de la portière. La console centrale assez large enlève elle aussi de précieux centimètres. Hormis ces sources d'irritation, les sièges sont confortables et offrent un bon maintien. Le tableau de bord est un modèle de modération et de raffinement, surtout en version Signature. Les appliqués de bois de rose enjolivent l'aspect visuel, tandis que les matières souples sont omniprésentes. À l'arrière, l'espace est bien mis à profit, mais la troisième banquette demeure une option d'urgence. Les mécanismes permettant de rabattre les banquettes mériteraient toutefois d'être peaufinés pour faciliter les manipulations.

SOUS LE CAPOT

Cette génération du CX-9 a inauguré en 2016 le retour de la turbocompression au sein de la gamme Mazda.

Le modèle n'est proposé qu'avec un seul moteur, un quatre-cylindres turbocompressé de 2,5 L que l'on retrouvera prochainement dans la berline Mazda6. Pouvant s'abreuver d'essence à indice d'octane 87, il produit 227 ch (250 ch avec essence super) et 310 lb-pi de couple. Avec près de 2000 kg à déplacer, cette motorisation suffit à la tâche, mais n'est guère convaincante sur le plan des reprises. La transmission automatique (six rapports) n'est aucunement en cause ici. Les rapports se succèdent avec un bon rythme et elle réagit vivement. On se demande toutefois quel serait l'effet de deux rapports supplémentaires sur la consommation de carburant, au demeurant plus qu'acceptable pour l'empreinte du véhicule.

DERRIÈRE LE VOLANT

C'est là que le positionnement de Mazda valorisant le plaisir de conduire devient plus apparent. Non, il n'y a pas de filiation directe avec le roadster MX-5.

Non, vous n'aurez pas l'irrémédiable envie de meubler vos samedis soir d'été en enchaînant les tours au volant de votre CX-9 sur le circuit de l'autodrome Saint-Eustache. Il n'en demeure pas moins que le multisegment se tire fort bien d'affaire sur le plan dynamique, arrivant à relativement masquer son poids lorsque les courbes se succèdent. La direction est linéaire, bien dosée et le roulis est bien moins présent que chez certains rivaux plus patauds. Cela ne se fait heureusement pas au détriment du confort. La transmission intégrale fait en outre un travail décent dans la neige, distribuant de manière prévisible le couple.

LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

Mazda utilise depuis plusieurs années le système d'infodivertissement Mazda Connect dans l'ensemble de sa famille.

Employant une molette semblable à celle du système iDrive de BMW, il propose une interface pas particulièrement intuitive. Les sous-menus sont nombreux et pas simples à retrouver. Autres omissions discutables : la radio satellite n'est offerte dans le CX-9 que sur les versions GT et Signature et les applications Apple CarPlay et Android Auto ne sont pas supportées. Mazda se reprend toutefois sur le plan de la sécurité en offrant en option une série d'aides à la conduite (régulateur de vitesse adaptatif, surveillance des angles morts, etc.) pour 900 $ avec les modèles à transmission intégrale. La chaîne audio Bose de la déclinaison Signature essayée fait honneur au constructeur pour la très grande qualité de son rendu.

VERDICT

Moins porté sur son mandat « familial » que certains rivaux et outillé d'un moteur moins vif ou onctueux que d'autres, le CX-9 pose plutôt un regard différent sur son segment.

Il propose un comportement routier fort intéressant et est plus raffiné sur bien des plans que ce que son prix suggère. Il est aussi peu glouton. Sa feuille de route en matière de fiabilité générale n'est cependant pas totalement immaculée, si l'on s'en remet au bilan que fait le réputé magazine Consumer Reports en se basant sur la première année (2016) de la présente cuvée. Concernant la fourchette de modèles, la livrée GS-L (41 800 $) est sans doute la plus intéressante au regard du rapport prix-équipement. En somme, il est pertinent, ce CX-9, mais pas exempt de défauts.

CARNET DE NOTES

CAPACITÉ DE REMORQUAGE

Malgré son moteur gorgé de couple, il ne peut tracter que 1588 kg, ce qui le place derrière bien des concurrents à ce chapitre.

GARANTIE À KILOMÉTRAGE ILLIMITÉ

Comme tous les modèles Mazda, le CX-9 est proposé avec une garantie globale de 3 ans/kilométrage illimité, un atout pour les conducteurs qui engrangent annuellement beaucoup de kilométrage.

VISIBILITÉ

Les épais piliers avant gênent quelque peu la visibilité lorsqu'on s'inscrit dans une intersection.

ERGONOMIE

Grâce à ses commandes facilement accessibles à l'avant, le multisegment a une excellente ergonomie.

EN CAS DE CREVAISON

Le CX-9 dispose d'une roue de secours placée à l'intérieur sous l'espace de chargement, ce qui évite de devoir se pencher sous le véhicule, comme chez certains concurrents.

FICHE TECHNIQUE

VERSION À L'ESSAI : Signature

PRIX (AVEC OPTIONS, TRANSPORT ET PRÉPARATION) : 52 100 $

MOTEUR : L4 DACT 2,5 L turbocompressé

PUISSANCE : 227 ch à 5000 tr/min (avec essence d'octane 87)

COUPLE : 310 lb-pi à 2000 tr/min

TRANSMISSION : Automatique à six rapports avec mode manuel

ARCHITECTURE MOTRICE : Moteur transversal avant, transmission intégrale

CONSOMMATION (ÉNERGUIDE) : 10,4 L/100 km

CONCURRENTS : Chevrolet Traverse, Dodge Durango, Ford Explorer, GMC Acadia, Honda Pilot, Hyundai Santa Fe XL, Kia Sorento, Nissan Pathfinder, Subaru Ascent (2019), Toyota Highlander, Volkswagen Atlas

DU NOUVEAU EN 2018 ? Aucun changement majeur