Le gouvernement allemand a demandé lundi des explications à Daimler, maison-mère de Mercedes, soupçonné d'avoir équipé certains de ses modèles diesel de logiciels capables de fausser les niveaux d'émissions, comme l'avait fait son compatriote Volkswagen.Le PDG de Mercedes-Benz et président du conseil de Daimler, Dieter Zetsche, a été convoqué au ministère des Transports lundi matin.

L'agence fédérale de l'automobile Kraftfahrt-Bundesamt (KBA) avait ordonné la semaine dernière le rappel de près de 5000 Mercedes Vito, affirmant avoir repéré de tels logiciels, ce que Daimler conteste.

«Nous allons lancer un échange approfondi sur ces sujets techniques complexes, avec le but d'identifier le nombre de véhicules concernés», a déclaré le ministre des Transports, Andreas Scheuer, après une rencontre avec le PDG de Daimler, Dieter Zetsche.

Les résultats de cette enquête devraient être disponibles d'ici deux semaines, a précisé M. Scheuer.

Si le diagnostic de la KBA se confirmait, Daimler serait à son tour directement éclaboussé par le scandale des moteurs diesel truqués, qui a éclaté en septembre 2015.

Un fourgon Vito à l'usine Mercedes-Benz de Vittoria, en Espagne. Photo : Mercedes0-Benz

Moteurs fabriqués par Renault

Selon les médias allemands, Daimler risque pourtant le rappel de jusqu'à 600 000 voitures dans le monde, dont des dizaines de milliers de modèles de l'emblématique Classe C.

Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, les moteurs en question seraient produits par Renault, avec qui Daimler entretient depuis plusieurs années un partenariat.

Il était connu que Daimler était visé dans le dossier Dieselgate par une enquête du parquet de Stuttgart, mais la KBA n'avait jusqu'à présent pas identifié de logiciels suspects.

«Daimler compte contester l'avis de la KBA», si besoin devant la justice, a indiqué le groupe dans un communiqué jeudi.

«Indépendamment de la procédure judiciaire, Daimler coopère avec les autorités et mettra à disposition une mise à jour du logiciel concerné», précise l'entreprise.

Au sujet du lien avec Renault, rappelons qu'en France, les travaux d'une commission d'experts indépendants ont mis en évidence d'importants dépassements de seuils d'homologation sur les émissions de véhicules diesel commercialisés dans l'Hexagone, dont des Renault.

En 2015, Volkswagen avait admis l'utilisation de logiciels capables de fausser les résultats des tests d'émission, dissimulant le niveau réel de la pollution aux oxydes d'azote (NOx), qui favorisent les maladies respiratoires et cardiovasculaires.

Une Classe C en version allongée, montrée au récent Salon de l'auto de Pékin. Photo Mercedes-Benz.