La justice allemande a ouvert la voie vendredi à un procès d'actionnaires contre Daimler dans le cadre du scandale des moteurs truqués, alors qu'une action similaire est déjà engagée contre Volkswagen, a indiqué vendredi le tribunal de Stuttgart.

La décision intervient après une plainte d'actionnaires qui reprochent au fabricant des Mercedes-Benz d'avoir failli à ses obligations d'information des marchés dans le cadre du « dieselgate » et réclament des dommages et intérêts pour les pertes subies sur leurs investissements.

Dans sa décision rendue fin décembre mais publiée ce jour, le tribunal de Stuttgart demande désormais l'ouverture d'une « procédure modèle », qui permet de regrouper en un seul procès des questions communes à plusieurs dossiers.

Les avocats des requérants estiment que Daimler aurait dû dès 2012 « informer les marchés financiers des risques résultant de l'utilisation de logiciels illicites dans ses voitures Diesel », explique Andreas Tilp, cité dans un communiqué de son cabinet.

« Nous considérons que cette plainte est infondée et nous allons la contester avec tous les moyens juridiques à notre disposition », a réagi Daimler auprès de l'AFP.

Le constructeur conteste depuis le départ toute manipulation.

Le ministère allemand des Transports avait ordonné début juin le rappel immédiat à travers l'Europe de 774 000 Mercedes, dans lesquelles l'Agence fédérale de l'automobile (KBA) a identifié l'utilisation de logiciels capables de fausser les niveaux d'émissions.

Les modèles principalement concernés sont les fourgons Mercedes Vito et les VUS de ses emblématiques classe GLC et C.

Depuis l'éclatement du scandale du « dieselgate » en septembre 2015, plusieurs parquets allemands ont ouvert des enquêtes pour fraude, manipulation de cours de Bourse ou publicité mensongère contre des salariés de Volkswagen mais aussi ses marques Audi et Porsche, ainsi que du constructeur Daimler, l'équipementier Bosch et contre Opel, filiale du français PSA.