Alors que la technologie de conduite autonome fait l'objet d'enquêtes aux États-Unis, Nissan a présenté mercredi au Japon sa nouvelle fourgonnette familiale Serena, équipée pour la première fois de fonctions de conduite autonome sur autoroute.

Ce véhicule doit être commercialisé à partir de fin août dans l'archipel japonais.

Caméra frontale mais pas de lidar

La technologie embarquée est appelée ProPILOT et utilise notamment une caméra frontale associée à un logiciel d'analyse qui permettent de reconnaître les marques sur la route et la présence de véhicule devant.

«L'accélérateur, les freins et le système de direction sont contrôlés sur la base des informations obtenues par le biais de ce dispositif de reconnaissance d'image», explique Nissan dans un communiqué.

Une démonstration du ProPilot a eu lieu pour la presse en banlieue de Tokyo.

Une fois activé, ProPilot ajuste automatiquement la distance entre le véhicule et celui qui le précède.

Selon Nissan, le système permet également à la voiture de se maintenir correctement au milieu de sa voie par «lecture» des marqueurs au sol et un contrôle de la direction, même lors des courbes.

Le système est aussi censé freiner en temps voulu.

Nissan dit réaliser des études poussées sur les conditions de conduite dans les différentes régions du monde afin d'adapter son dispositif aux divers marchés. Nissan collabore avec de grandes universités comme MIT, Stanford, Oxford, Carnegie Mellon et l'Université de Tokyo.

Le vice-président de Nissan, Kimiyasu Nakamura, lors de la présentation de la nouvelle Serena au siège social de la compagnie à  Yokohama, en banlieue de Tokyo. La Serena semi-autonome sera lancée au Japon à la fin août. Photo: AFP

Ils ont même salué les journalistes. Photo: AFP

Le Japon d'abord, puis l'Europe, puis l'Amérique du Nord

Pour le moment, la version ProPILOT qui équipe le monospace Serena au Japon a été développée spécialement pour les conditions de conduite routière dans l'archipel.

ProPILOT sera introduit par la suite dans d'autres véhicules, dont le Qashqai en Europe en 2017, a précisé Nissan, prévoyant aussi de proposer des modèles équipés sur les marchés américains et chinois.

Pour le moment, ce dispositif fonctionne quand le véhicule reste sur la même voie mais une variante permettant des changements automatiques de voies sur les autoroutes est prévue pour 2018, tandis que la conduite autonome sur les routes urbaines et aux intersections est envisagée pour 2020.

En janvier dernier, Nissan avait fait la démonstration de son logiciel de conduite assistée à Sunnyvale, en Californie. Photo: Reuters

Conduite autonome : enjeu majeur

La conduite autonome est un enjeu considéré comme majeur pour les prochaines années dans le secteur de l'automobile et les Japonais veulent en être, même s'ils ne voient pas tous cette tendance de la même façon.

L'américain Tesla est un pionnier de ce type de technologies, mais la mort récente aux Etats-Unis du conducteur d'une voiture de cette marque équipée d'un système de pilotage automatique pourrait, selon les experts, retarder quelque peu l'arrivée sur les routes de voitures réellement autonomes s'il s'avérait que le système n'a pas fonctionné.

Les premiers tests du système de conduite assistée ont été faits sur des Nissan Leaf. Dès 2013, Nissan avait montré cette Leaf semi-autonome à l'exposition CEATEC à Chiba, à l'Est de Tokyo. Photo: Reuters.