Le constructeur automobile Nissan a annoncé lundi le rappel au Japon de 1,21 million de véhicules dont l'inspection n'avait pas été menée selon les règles exigées sur le marché nippon.

«Environ 1,21 million de véhicules produits entre octobre 2014 et septembre 2017 vont être soumis à de nouvelles inspections», a annoncé dans un communiqué le constructeur japonais, allié depuis 1999 au groupe français Renault.

«C'est un problème très grave», a déclaré le président de Nissan Hiroto Saikawa au cours d'une conférence de presse organisée au siège du groupe à Yokohama dans la banlieue de Tokyo.

Inspections faites par des adjoints

«Plutôt que des inspecteurs officiellement certifiés, ce sont leurs aides qui ont fait le travail», a-t-il admis. Et «il ne s'agissait pas de cas isolés et accidentels «, a déclaré M. Saikawa, ajoutant néanmoins: «nous sommes certains que les véhicules vendus étaient sûrs».

Les véhicules Nissan ont été contrôlés par des techniciens qui ne sont pas habilités à effectuer des inspections pour les automobiles destinées au marché local. Ils n'ont les certificats requis que pour les exemplaires devant être exportés à l'étranger, selon Nissan.

Il a estimé le coût du rappel à environ 25 milliards de yens (277 millions de dollars CAN).

«Quand, où et comment tout cela a commencé, même quelqu'un dans ma position ne peut le dire. Je compte aller personnellement au fond des choses», a-t-il lancé.

Nissan avait annoncé vendredi la suspension temporaire de l'immatriculation de quelque 60 000 exemplaires de 21 modèles de véhicules produits avant le 20 septembre et encore en stock dans ses usines, en raison d'inspections qui ont été conduites de façon inappropriée dans six sites de production.

«Quand, où et comment tout cela a commencé, même quelqu'un dans ma position ne peut le dire. Je compte aller personnellement au fond des choses», a dit Hiroto Saikawa. Photo: AFP

Enquête en cours

Les irrégularités ont été découvertes en septembre lors d'un examen sur place effectué par le ministère des Transports, indique la presse japonaise. Les autorités conduisent aussi des vérifications similaires chez les autres constructeurs d'automobiles, selon le quotidien Nikkei.



Nissan a précisé dans un communiqué qu'une équipe comprenant une entité tierce indépendante «enquête actuellement sur les causes et les mesures destinées à prévenir toute répétition».



Le cours de l'action du constructeur japonais avait reculé plus tôt à la Bourse de Tokyo sur des informations de presse indiquant que les contrôles avaient été réalisés par du personnel non certifié pour conduire des inspections de voitures destinées uniquement au marché nippon. L'action avait perdu plus de 5% au début des échanges et terminé la journée en baisse de 2,69% à 1084,5 yen.

Le titre risque de subir une réaction plus sévère du marché mardi car le rappel d'un nombre si important de véhicules aura des répercussions sur l'image et les comptes de Nissan partenaire de Renault et de Mitsubishi Motors.

D'autes dirigeants pourraient être photographiés dans la même position que Hiroto Saikawa, si l'enquête gouvernementale en cours dans toute l'industrie japonaise révèle que les mêmes pratiques avaient lieu chez d'autres constructeurs. Photo: AFP