Carlos Ghosn a invité huit couples au Carnaval de Rio aux frais de Renault-Nissan en 2018, a affirmé mercredi le magazine français L'Express, mais l'avocat du patron automobile déchu affirme que les relations amicales « n'excluent pas les relations d'affaires ».

Selon l'hebdomadaire français, qui dit s'appuyer sur des échanges de courriels, M. Ghosn et sa femme « ont invité huit couples au Brésil, un séjour de luxe réglé par la holding de l'Alliance » automobile franco-japonaise, à l'occasion du carnaval de Rio les 9 et 10 février 2018.

« À part les billets d'avion, que chacun prenait en charge, tous les frais étaient réglés par le groupe : 230 000 euros, tout d'abord réglés par Nissan Brésil, puis refacturés à la filiale néerlandaise RNBV, financée à moitié par chacun des deux constructeurs », a-t-il détaillé.

« Les relations amicales n'excluent pas les relations d'affaires ; il arrive même qu'elles les favorisent », a réagi auprès de l'AFP l'avocat de Carlos Ghosn, Jean-Yves Le Borgne. « Il s'agissait, nous dit-on, de relations personnelles de Carlos Ghosn. Peut-on pour autant en déduire qu'un quelconque abus des fonds de l'Alliance a été commis ? », s'est-il interrogé.

Parmi les invités, « Mario Saradar, le président de la banque libanaise portant son nom, un gros établissement dont Carlos Ghosn détient près de 5 % comme actionnaire ; un député libanais, Misbah Ahdab ; un richissime promoteur immobilier, Harry Macklowe, dont la fortune est estimée à 2 milliards » ou encore le président de la Poste libanaise, Khalil Daoud, cite le magazine.

« Il faudrait, avant de s'indigner, vérifier qu'ils (les invités, NDLR) étaient vraiment étrangers aux affaires de Renault Nissan », a encore estimé Me Le Borgne, précisant à titre d'exemple que le président de la Poste libanaise « avait professionnellement besoin d'une importante flotte automobile ».

Toujours selon l'Express, les 16 personnes ont séjourné à l'hôtel Hilton de Copacabana dans une suite « payée par le constructeur automobile pour chaque couple ». Les invités avaient également droit à « deux voitures blindées », « des agents privés » pour assurer leur sécurité pendant les sorties ou encore à des cadeaux dans leur chambre d'hôtel, affirme le magazine.

L'ancien patron de l'alliance automobile a été arrêté le 19 novembre à Tokyo. Il a depuis été inculpé pour minoration de revenus déclarés aux autorités boursières et abus de confiance, et maintenu en détention.

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