Pour un constructeur automobile, tous les anniversaires sont du bonbon pour faire les manchettes. Certaines marques abusent du système pour commémorer des dates ou des évènements anodins, mais d'autres anniversaires valent la peine d'être célébrés. Ainsi, cette année, la mythique Chevrolet Corvette mérite amplement que l'on célèbre ses 60 ans de carrière. De même, il est impossible d'ignorer les 100 ans de la légendaire marque britannique Aston Martin (voir texte ci-dessus). Et s'il y a un autre anniversaire qui vaut la peine d'être souligné, c'est bien les 50 ans de la fabuleuse marque italienne Lamborghini!

Sans elle, le monde de l'automobile serait bien triste. Pour nous faire rêver, les carrossiers et les motoristes de Lamborghini ont toujours fait preuve d'une imagination débridée pour concevoir des voitures au style et à la mécanique avant-gardistes. Leur inspiration a parfois abouti à des étrangetés - comme la globuleuse Espada (1968-1978) et le tout-terrain LM002 (1986-1993) -, mais il suffit de voir rouler les splendides Miura (1966-1973), Countach (1974-1990), Diablo (1991-2001) et Murciélago (2002-2011), ou encore la récente Aventador pour être en pâmoison.

Parmi les faits d'armes de ces belles italiennes, notons les portes à ouverture papillon ou en élytre (également appelées Lambo Doors), qui sont devenues la signature visuelle de Lamborghini. De plus, c'est sous le capot de ces avions de chasse sur roues que le moteur V12 en position arrière a acquis ses lettres de noblesse. Et, qui sait, sans l'audace de Lamborghini, peut-être que l'aura de Ferrari ne serait pas aussi rayonnante, puisque leur rivalité l'a obligée à se surpasser pour survivre dans la jungle des exotiques.

En guerre avec Ferrari

Pour la petite histoire, Ferruccio Lamborghini construisait de la machinerie agricole dans les années 50. En faisant fortune, il a pu acquérir des voitures sport comme des Maserati et des Ferrari. Toutefois, à la suite d'une querelle avec Enzo Ferrari sur la fiabilité aléatoire de ses modèles, Lamborghini a décidé de défier la marque de Maranello en construisant ses propres voitures à son usine de Sant'Agata Bolognese, en banlieue de Modène.

Fondée en 1963, la société Automobili Ferruccio Lamborghini a présenté son premier concept, baptisé 350 GTV. Cette voiture sera commercialisée en 1964 sous le nom de 350 GT; contrairement au modèle original, elle avait des phares fixes plutôt qu'escamotables (fiabilité oblige!).

Pour donner la réplique au logo du cheval cabré de Ferrari, Lamborghini a opté pour un taureau de combat. La plupart des modèles Lamborghini portent le nom d'un taureau (ou d'une race) légendaire: Miura, Urraco, Diablo, Murciélago, Gallardo, Reventon et Aventador. Quant à la légendaire Countach, son nom n'est pas emprunté à la tauromachie, mais provient d'une exclamation populaire employée dans le nord de l'Italie par les hommes à la vue d'une belle femme!

Comme la plupart des constructeurs de voitures exotiques, Lamborghini a connu de nombreuses difficultés financières. À la suite du choc pétrolier des années 70, Ferruccio Lamborghini a dû céder la moitié de sa société, pour ensuite se départir du reste des actifs en 1974. Plusieurs débâcles ont suivi et la marque s'est retrouvée à maintes occasions sous contrôle judiciaire, avant d'aboutir, en 1987, dans le giron de Chrysler. C'est à cette époque que Lamborghini s'est aventuré en Formule 1 en fournissant des moteurs (1989-1993); il a même eu sa propre équipe de course en 1991. En 1992, le groupe indonésien Mega Tech a acquis la marque. Depuis 1998, Lamborghini appartient à Audi, sous la férule du groupe VW.