L'Allemagne a demandé mercredi le report d'un vote prévu jeudi sur la réduction obligatoire des émissions des nouvelles voitures à 95g de CO2/km en 2020 car ses constructeurs le considèrent comme essentiel, ont indiqué à l'AFP plusieurs sources européennes.

La chancelière Angela Merkel devait contacter personnellement le chef du gouvernement irlandais Enda Kenny  pour appuyer cette demande, a-t-on précisé. L'Irlande assure la présidence semestrielle de l'UE jusqu'au 30 juin.

Le point était toutefois toujours inscrit mercredi en fin d'après-midi à l'ordre du jour de la réunion jeudi des représentants des États membres, a appris l'AFP auprès des nombreuses délégations qui cherchent à s'opposer à ce report car « il pourrait signifier la fin de l'accord ».

Il s'agit d'un vote pour approuver ou rejeter l'accord, a-t-on précisé. L'Allemagne n'est pas en mesure de s'opposer à son adoption jeudi et cherche à faire reporter le vote pour bénéficier du soutien de la Croatie, qui sera membre de plein droit le 1er juillet, et qui lui permettrait de constituer une minorité de blocage, a confié à l'AFP une source proche du dossier.

L'obligation de réduire les émissions à 95g de CO2/km en 2020 a fait l'objet d'un accord difficile conclu entre les États en 2008. Mais le Parlement européen réclamait de poursuivre l'effort avec un nouvel objectif de réduction contraignant entre 68 et 78 g de CO2/km pour 2025.

Un accord a finalement été trouvé lundi soir entre les négociateurs du Parlement européen et la présidence irlandaise de l'UE sur les modalités pour parvenir à cet objectif de réduction.

Or ce compromis est très loin des demandes de l'Allemagne, avait indiqué mardi à l'AFP un négociateur. Il imposerait des contraintes énormes aux constructeurs allemands dont les grosses cylindrées sont parmi les plus polluantes du marché.

Le président de la fédération allemande de l'automobile (VAD) avait demandé début mai à la chancelière Angela Merkel d'intervenir pour éviter que « notre puissant et performant segment haut de gamme, qui représente presque 60% des emplois au sein des constructeurs en Allemagne, soit littéralement détruit par des limitations arbitraires ».