Saab devrait renouer avec les bénéfices en 2014, selon un projet commercial de reprise, présenté lundi par les deux groupes chinois Pang Da et Youngman qui vont racheter le constructeur automobile suédois en difficulté à Swedish Automobile.

Pour ce faire, Pang Da et Youngman ont l'intention d'injecter 610 millions d'euros (846 millions $) dans la trésorerie, dans le cadre d'un investissement à long terme, selon le projet commercial communiqué lundi aux créanciers du constructeur ainsi qu'au tribunal de Vänersborg, qui a placé Saab sous la protection de loi contre la faillite.

Le constructeur suédois recevrait en outre immédiatement 50 millions d'euros (69 millions $) et bénéficierait d'un prêt de la Banque européenne d'investissement d'un montant de 63 millions d'euros (87 millions $).

Ce projet de reprise, qui doit recevoir l'aval des créanciers, est considéré comme le plan de la dernière chance pour Saab qui ne paie plus ses fournisseurs depuis de nombreux mois et a dû interrompre totalement sa production en juin.

Réunis lundi, les créanciers n'ont pas opposé d'objections à ce stade.

Le projet de reprise «est destiné à pallier les besoins financiers futurs de Saab», a déclaré Pang Quinghua, directeur général du groupe Pang Da, à la presse à Stockholm, par l'intermédiaire d'un traducteur.

Les dettes du constructeur vis-à-vis des fournisseurs, sont de l'ordre de 220 millions d'euros (305 millions $) mais le document n'explique pas comment elles seront honorées.

Il assure en revanche que la production pourra être relancée dès l'année prochaine, avec une prévision de 35 000 à 55 000 voitures sortant des usines, et que le retour aux bénéfices interviendra en 2014.

D'ici 2016, Saab pourrait ainsi fabriquer 200 000 véhicules par an, dont un tiers serait vendu en Chine, pays qui constitue le marché le plus important pour le suédois.

Toutefois, le retour aux bénéfices ne se fera pas sans une réduction des coûts évaluée à 111 millions d'euros (154 millions $). Saab, qui emploie environ 3700 personnes, a reconnu dans un communiqué que cette restructuration prévoyait la suppression de 500 postes.

Selon le projet de reprise, l'usine Saab de Trollhättan continuera d'assurer la fabrication de voitures qui pourraient ultérieurement être également produites en Chine.

«Nous n'allons pas investir dans une société ici en Suède, à Trollhättan, et ne pas continuer la production à Trollhättan. Ce serait un gâchis en terme d'investissement», a affirmé Pang Qingnian, directeur général du groupe Youngman à l'agence de presse TT.

Le propriétaire de Saab Swedish Automobile avait annoncé vendredi que les chinois Pang Da et Youngman allaient racheter la totalité du constructeur pour 100 millions d'euros (139 millions $).