Lancée il y a déjà 10 ans aux États-Unis, la marque Scion va réduire sa voilure chez nos voisins du sud. Face à l'essoufflement de sa division « jeunesse », le Groupe Toyota permet à ses concessionnaires de fermer leurs points de vente.

L'autorisation de se départir de cette gamme a été donnée lors du dernier congrès des concessionnaires américains du constructeur japonais. Ces derniers se sont faire dire ce mois-ci que « Scion n'est peut-être pas pour tout le monde, il n'y a pas assez de ventes », a révélé lundi Automotive News.

« Si vous ne voulez pas de Scion, si cela ne marche pas pour vous, il n'y a pas de problème à ce que vous vouliez vous éloigner de la marque. » Tel est le message que les dirigeants de Toyota ont fait passer aux concessionnaires, selon un de ces derniers qui a assisté au congrès et cité par l'hebdomadaire.

Un peu plus de 80% des concessionnaires américains Toyota vendent des véhicules Scion. Lors de son lancement en 2003, cette nouvelle marque - qui visait une clientèle de moins de 30 ans - a rapidement séduit les consommateurs et les concessionnaires. Les modèles xB et tC ont été très populaires. Trois ans plus tard, les ventes annuelles ont même atteint un sommet de 173 034 exemplaires. Mais celles-ci ont par la suite progressivement décliné. Le constructeur japonais n'a pas enrichi la gamme devenue vieillissante au sud de la frontière. Et le succès relatif de la sportive FR-S n'a pas inversé la tendance. Sans compter que la mini iQ n'a pas pu faire la différence. Conséquence, Scion a aujourd'hui trop de points de vente chez nos voisins. 

À ceux qui souhaitent conserver cette marque, la promesse de nouveaux modèles a semble-t-il été faite. 

Une version décapotable du modèle sport FR-S existe déjà à l'état de prototype avancé. Et elle est susceptible de voir le jour, quand bien même Subaru devra sans doute donner son aval puisque le FR-S et le BRZ ne font qu'un.

L'autre promesse pourrait être incarnée dans « un multisegment sous-compact », plus petit qu'un RAV4 et qui viendrait concurrencer le futur multisegment de Honda.

Le vice-président principal de Toyota USA, Robert Carter, s'est contenté de dire lundi que le feu vert au FR-S décapotable n'a pas été donné et que ce lancement est à l'étude.

Au Canada, la situation n'est pas rose non plus pour la jeune marque de Toyota. Le géant japonais n'y a lancé qu'à l'automne 2010 ses trois modèles Scion. Trop peu, trop tard. Après une année 2011 conclue sur un bilan de 4712 voitures vendues, Scion n'a écoulé ses trois premiers modèles qu'à 3268 exemplaires en 2012. Cette année-là, les arrivées sur le marché des modèles iQ et FR-S ont été l'arbre qui cache la forêt. Ils ont gonflé les ventes de la marque de 2515 véhicules. Les ventes de cette année confirment la tendance : on observe une baisse de 7,4% de l'ensemble de la gamme, par rapport aux sept premiers mois de 2012.

Les concessionnaires canadiens vont-ils bientôt recevoir le même message que leurs confrères américains ? La responsable des communications de Toyota Canada, Sandy di Felice, n'a pas voulu faire de déclaration à ce sujet, mais a indiqué à La Presse que le No 1 mondial de l'automobile ne laisse pas aller sa filiale Scion et que « Toyota est fermement engagé envers Scion ».

NDLR : Cet article a été modifié le 31 août pour préciser la situation canadienne de Scion.