Hormis le Nissan Juke qui fait figure de pionnier de la catégorie, le Subaru Crosstrek a été en 2012 (année modèle 2013) l'un des précurseurs de la vague de multisegments sous-compacts qui déferle actuellement sur le marché. La recette de Subaru, somme toute assez simple, repose sur l'utilisation du châssis et du groupe motopropulseur de l'Impreza. Une question naît de ce rapprochement: en excluant l'obligation de se soustraire à cette tendance, ce modèle est-il réellement pertinent?

SON DESIGN

D'abord, ne l'appelez plus XV Crosstrek, Subaru a décroché les deux lettres XV (pour Crossover Vehicule) de son hayon arrière pour l'année modèle 2016. Si l'on se concentre directement sur le dessin, on constate que Subaru a voulu faire de ce Crosstrek un produit à l'image plus utilitaire que l'Impreza dont il découle. Il y a la garde au sol plus haute, mais aussi les roues de 17 po chaussées de pneus à profil plus haut abrités sous des passages de roues noirs. Le parechoc arrière est aussi sculpté pour avoir une apparence un peu plus massive.

PHOTO FOURNIE PAR SUBARU

À BORD

Ici, c'est du pareil au même en comparaison à une Impreza à cinq portes. La présentation ne déroge pas à l'habituelle prudence de Subaru, une légère déception compte tenu de l'habit extérieur plus «extravagant» de ce Crosstrek. C'est néanmoins confectionné avec soin tout en retenant des matériaux de bonne qualité. L'accès à l'habitacle est facilité par la garde au sol plus haute du véhicule. Son volume est d'ailleurs fort convenable, permettant d'offrir l'un des espaces de chargement les plus généreux du segment (632 L), tout juste derrière le Honda HR-V.

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SOUS LE CAPOT

Pas de changement sous le capot cette année non plus alors que Subaru retient toujours les services du quatre-cylindres à plat de 2 L utilisé depuis les balbutiements du Crosstrek. Les 1455 kg de ce véhicule doivent donc se conjuguer avec la puissance assez modeste de ce petit moulin de 148 ch. Cela se traduit par des accélérations pas vraiment franches et des reprises un peu embarrassées. La boîte CVT, l'une des meilleures offertes actuellement, donne heureusement une bonne performance permettant parallèlement d'abaisser la soif de la mécanique.

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DERRIÈRE LE VOLANT

Quelques kilomètres derrière le volant suffisent pour distinguer le comportement routier du Crosstrek de celui de sa cousine plus basse sur pattes. On perçoit un ajustement du châssis plus « relâché », cherchant fondamentalement à isoler l'habitacle du relief inégal de notre réseau routier. Sur cet aspect, le Crosstrek fait un bon travail. Pour l'efficacité générale du comportement routier, c'est plus nuancé. Les mouvements de caisse sont plus prononcés et on dénote un manque de coordination entre les trains avant et arrière. La direction, beaucoup trop assistée, communique très peu.

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LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

Le Crosstrek peut être équipé dans ses livrées Sport et Limited du système d'infodivertissement Starlink de dernière génération. Ressemblant beaucoup à ce que propose Toyota, l'interface se déploie au moyen d'onglets rectangulaires. Ce n'est pas le système le plus poussé autant sur le plan de la forme que des fonctionnalités, mais il a l'avantage d'être accessible, peu importe votre niveau de compréhension des nouvelles technologies. Il peut, par ailleurs, prendre en charge les textos. La chaîne audio fait un travail honnête, sans plus.

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VERDICT

Sans être totalement dépourvu d'intérêt, le Crosstrek semble beaucoup trop près de l'Impreza pour justifier la différence de prix. Le fait que la garde au sol soit plus haute ne lui donne pas non plus d'avantages tangibles. Sa fourchette de prix est également trop près de celle du Forester, plus spacieux et plus agréable à conduire. Le Crosstrek répond cependant à une logique de mise en marché bien réelle, qui permet à Subaru d'être représenté dans un segment en progression. L'approche du constructeur, axée sur le confort, élargit aussi sa clientèle ciblée. Hormis cela, c'est un choix reposant essentiellement sur l'aspect esthétique du produit.

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OBSERVATIONS

MULTISEGMENT DE VILLE

La garde au sol du Crosstrek et de 220 mm, contre 145 mm pour l'Impreza, mais il n'est pas équipé de plaques de protection pour réellement s'amuser hors route.

POUR ÉVITER UNE COLLISION

Le véhicule mis à l'essai était équipé du système d'aide à la conduite EyeSight fonctionnant à l'aide de deux caméras situées aux côtés du rétroviseur central et permettant d'alerter et de freiner le véhicule en cas de collision imminente.

ÉMISSIONS TRÈS FAIBLES

Le moteur du Crosstrek dispose d'un système antipollution qui satisfait aux normes d'échappement SULEV, ce qui en fait l'un des véhicules à essence les plus propres en matière d'émissions.

POUR UN MEILLEUR CENTRE DE GRAVITÉ

À l'instar de toutes les Subaru, le Crosstrek dispose d'un moteur à plat, ce qui abaisse le centre de gravité de la mécanique et offre un meilleur comportement routier.

TRANSMISSION INTÉGRALE

La transmission intégrale de ce Crosstrek est à prise constante, la répartition du couple étant constamment de 45% à l'avant et de 55% à l'arrière avec la boîte CVT, pour un comportement plus neutre.

FICHE TECHNIQUE

• Version à l'essai : Limited avec groupe Technologie

• Prix (avec options) : 33 570 $

• Moteur : H4 DACT 2 L

• Puissance : 148 ch à 6200 tr/min

• Couple : 145 lb-pi à 4200 tr/min

• Transmission (modèle d'essai) : boîte à variation continue avec mode manuel

• Architecture motrice : moteur avant longitudinal, transmission intégrale à prise constante

• Consommation (ÉnerGuide) : 8,1 L/100 km

• Concurrentes directes : Chevrolet Trax, Honda HR-V, Jeep Renegade, Kia Soul, Mazda CX-3, Mini Cooper Countryman, Mitsubishi RVR

• Du nouveau en 2016 ? : Calandre légèrement redessinée, volant redessiné, nom du modèle changé (Crosstrek).

• Pour en savoir plus: www.subaru.ca