Le créneau des utilitaires compacts est un véritable « attrape-tout » qui attire vers lui des clients d'horizons très différents. Hélas, cette quête d'originalité est parfois déçue dans la mesure où ces véhicules ne sont pas toujours aussi fonctionnels, pratiques ou sportifs qu'ils le prétendent.

Sans revoir le Crosstrek du tout au tout, Subaru réalise des gains importants en adoptant une nouvelle architecture. Celle-ci, qui se retrouvera sur toutes les futures créations du constructeur japonais, est beaucoup plus rigide que la précédente. Et cela se traduit par un comportement plus sûr, plus sain. En outre, plusieurs transformations apportées à la direction et aux éléments suspenseurs contribuent également à ce comportement plus dynamique qui a peu à envier aux produits Mazda et Volkswagen, généralement reconnus pour offrir un agrément de conduite supérieur.

Cette nouvelle architecture a par ailleurs permis aux ingénieurs de revoir les dimensions de ce véhicule. L'empattement progresse, mais les porte-à-faux, eux, ont été raccourcis. De plus, soulignons que la garde au sol du Crosstrek demeure, contrairement à celle de l'Impreza qui fait usage de la même plateforme, inchangée.

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Impression de solidité

Subaru a donné au Crosstrek une impression visuelle de solidité en installant et en ornant sa face avant d'énormes pare-chocs moulés. Tout cela alourdit volontairement l'ensemble, mais contribue à donner au Crosstrek un petit côté aventureux, plus propice au fantasme que l'ordinaire des automobiles compactes.

Assez léger, le Crosstrek n'a rien d'une carte de mode et se conduit comme n'importe quelle auto. Ses quatre roues indépendantes et son châssis monocoque lui permettent de réagir très vite aux sollicitations. Il ne danse pas le tango dans les courbes, mais comme plusieurs véhicules de sa catégorie, il est hélas sous-motorisé. Son moteur, un quatre-cylindres à plat de 2 litres à injection directe, a fait l'objet d'une révision majeure (plus de 80 % des composants ont été retouchés), mais développe seulement 4 chevaux de plus que la mécanique qu'il remplace.

La plage d'utilisation est plus large, la consommation, réduite, les montées en régime, légèrement plus souples, mais il manque encore une âme à ce moteur.

Plutôt gourmand lorsqu'il est jumelé à la transmission manuelle, le moteur 2 litres affiche une consommation nettement plus raisonnable avec la boîte automatique à variation continue. Comptant sept rapports « artificiels », celle-ci offre un rendement étonnant et très peu de gens verront une différence avec une boîte dite « conventionnelle ». Chose certaine, on la préfère sans la moindre hésitation à la manuelle - celle-ci compte six rapports - dont le guidage imprécis et lent est décevant. En revanche, accordons une bonne note à l'embrayage qui, lui, affiche une belle progressivité.

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Meilleure insonorisation

En comparaison avec le modèle de la génération antérieure, le Crosstrek dispose d'une meilleure insonorisation. Les suspensions contribuent à assurer une bonne tenue de route.

Plus spectaculaire est le travail réalisé sur la direction qui offre un bien meilleur ressenti. Plutôt rapide, celle-ci contribue à donner plus de confiance au volant. Mais le mérite ne lui revient pas entièrement. En effet, le repositionnement des points d'attache de la barre antiroulis arrière et la présence d'un vecteur de couple contribuent à rendre la conduite plus dynamique.

Pas trop difficile à garer, le Crosstrek pratique avec agilité la randonnée et vient sans difficulté à bout de raidillons caillouteux et de sentiers bourbeux. À condition, tout de même, qu'on ne le brutalise pas. La présence d'un dispositif X-Mode améliore la motricité - pour peu que la vitesse du véhicule n'excède pas 40 km/h - sur une surface à faible coefficient d'adhérence. Celui-ci s'active au moyen d'un bouton placé sur la console centrale et permet de rediriger la puissance à la ou les roues ayant le plus d'adhérence. 

Puisqu'il est question du rouage à quatre roues motrices, rappelons que le système proposé sur le Crosstrek équipé de la boîte CVT est techniquement plus sophistiqué que celui jumelé à la boîte manuelle. Ce dernier répartit équitablement la puissance entre les trains roulants, alors qu'avec la transmission automatique, la puissance est constamment variable. En temps normal, la répartition est de 60-40 entre l'avant et l'arrière.

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Plus souple

Le Crosstrek offre un généreux espace intérieur et les occupants des places arrière sont les grands bénéficiaires de cette refonte. Un meilleur dégagement pour les jambes et les pieds, mais aussi une suspension arrière mieux amortie, contribue au confort.

Le coffre, dont l'échancrure est plutôt large, est facile à charger et offre un volume à faire rougir plusieurs de ses concurrents (588 litres, banquette en place). Petite astuce : en soulevant la moquette, on découvre un emplacement taillé sur mesure pour accueillir le rideau escamotable chargé de masquer le contenu du coffre au regard des curieux.

Tout comme l'Impreza dont il dérive assez étroitement, le Crosstrek propose un habitacle plus valorisant.

Naturellement, le souci apporté aux détails est plus apparent à bord des versions plus cossues qui adoptent une sellerie de cuir et des surpiqûres contrastantes. Qu'à cela ne tienne, les versions plus modestes affichent elles aussi une finition sérieuse (un peu triste tout de même). On regrettera bien entendu que les dispositifs de sécurité regroupés sous le vocable Eye Sight soient réservés aux seules versions Sport et Limited. À quand la sécurité pour tous ?

Les frais de transport et d'hébergement liés à ce reportage ont été payés par Subaru.

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Trois fleurs, trois tomates

On aime

• Prix d'entrée plus compétitif

• Présentation plus valorisante

• Qualités dynamiques rehaussée



On aime moins



• Meilleur est encore à venir (hybride rechargeable)

• Boîte manuelle capricieuse et peu économique

• Dispositif Eye Sight réservé aux versions cossues

Fiche technique

• Prix : entre 23 695 $ et 33 195 $

• Frais de transport : 1595 $

• Garantie de base : 36 mois ou 60 000 km

• Moteur : H4 DACT 2,0 litres atmosphérique

• Puissance : 152 ch à 6000 tr/min

• Couple : 145 lb-pi à 4000 tr/min

• Poids : 1412 kg (modèle de base, boîte manuelle)

• Rapport poids/puissance : 9,2 kg/ch

• Mode : intégral

• Transmission de série : manuelle à six rapports 

• Transmission optionnelle : automatique à variation continue (CVT)

• Diamètre de braquage (m) : 10,8

• Freins (av.-arr.) : disque-disque

• Pneus (av.-arr.) : 225/60R17

• Capacité du réservoir : 63 litres

• Carburant recommandé : ordinaire

• Consommation réelle observée : 9,2 l/100 km (estimation avec CVT)

• Visible dans les concessions : au cours du mois d'août

• Concurrents à surveiller : Chevrolet Trax, Fiat 500X, Honda HR-V

• Pour en savoir plus : subaru.ca