Les autorités japonaises ont mené vendredi des perquisitions dans les locaux du constructeur japonais d'automobiles Suzuki, qui a révélé avoir testé de façon inappropriée les performances de 26 modèles de voitures.

«Nous avons perquisitionné le siège de Suzuki pour confirmer les informations données par le groupe» au ministère, a indiqué à l'AFP un fonctionnaire. Ces locaux sont situés à Hamamatsu, à environ 250 km au sud-ouest de Tokyo.

Au lieu de procéder à des tests en conditions réelles, la compagnie avait avoué à la mi-mai avoir compilé différentes valeurs disparates (pneus, freins...) mesurées en laboratoire, pour évaluer la consommation de carburant et les émissions polluantes de ses véhicules, une pratique qui remonte à 2010.

Suzuki a cependant démenti avoir agi ainsi pour embellir des données, à la différence de son compatriote Mitsubishi Motors, mais il a admis des raisons économiques, mettant en avant un manque de ressources après la crise financière internationale de 2008.

En tout, 26 modèles commercialisés au Japon sont concernés, dont 12 fabriqués pour des marques différentes, pour un total de plus de deux millions de voitures.

Suzuki a promis dans un communiqué de «coopérer pleinement» avec les autorités, mais n'a pas souhaité donner davantage de détails, notamment sur les possibles sanctions financières auxquelles le groupe est exposé.

L'industrie automobile a été ébranlée ces derniers mois par une série de scandales, le plus retentissant étant celui du géant allemand Volkswagen qui a truqué le moteur diesel de 11 millions de voitures dans le monde, pour les faire paraître moins polluantes qu'elles ne le sont en réalité.

Plus récemment, Mitsubishi Motors a avoué en avril des manipulations de chiffres et falsifications de tests. Ses ventes ont depuis plongé dans l'archipel, avec une dégringolade de 75% en mai pour ses mini-véhicules.

Nissan a décidé de voler au secours de son compatriote en prenant 34% de capital, mais le partenaire japonais de Renault a précisé que cet accord pourrait être remis en cause si l'affaire devait prendre des proportions jugées insurmontables.